« Nous avons siégé avec les auteurs de cette lettre dans l’espoir de pouvoir débattre avec eux du contenu de celle-ci, mais nous avons constaté au cours du débat qu’ils se sont eux-mêmes mis en marge de notre famille politique, ils ont même physiquement quitté le lieu de la réunion. Ce qui nous a amenés à la conclusion qu’ils se sont auto exclus de notre famille politique, la majorité présidentielle», a déclaré à Radio Okapi Lambert Mende, membre du bureau politique de la Majorité Présidentielle peu avant de la diffusion sur la télévision publique de cette nouvelle.
Lambert Mende qui a insisté sur « l’auto exclusion » des signataires de la lettre ouverte, dont le groupe est surnommé G7, a précisé que leur départ de la majorité entraine celui de leurs formations politiques sauf expression d’un point de vue contraire des instances de ces partis.
Sur Twitter, Kin-kiey Mulumba, ministre des Relations avec le Parlement et initiateur de l'ASBL "Kabila Désir" qui prône le maintien au pouvoir de l'actuel président de la RDC au-delà de son dernier mandat constitutionnel, annonçait les couleurs d'une nouvelle divergence, sémantique cette fois, sur le statut des personnalités du G7.
Les 7 signataires du mémo anti-Kabila se sont autoexclus de la famille présidentielle, décide le Bureau Politique de la Majorité.
— T. Kin-kiey Mulumba (@kkmtry) September 16, 2015
Peu avant, Olivier Kamitatu, ministre du Plan et l'un des signataires annonçait laconiquement le début du processus de leur "exclusion".
La MP enclenche le processus d'exclusion du G7
— Olivier Kamitatu (@OlivierKamitatu) September 16, 2015
Dans sa lettre ouverte articulée en 23 points, le G7 demandait le respect « absolu de la constitution », sur les échéances électorales prévues en 2015-2016, estimant que face aux contraintes financières, les élections locales- jamais organisées dans le pays- devaient être reportées au profit de la présidentielle, des législatives, des sénatoriales et des provinciales.
Le groupe critiquait par ailleurs le dernier arrêt de la Cour constitutionnelle qui conditionne le lancement du processus électoral par l’organisation prioritaire des élections des gouverneurs des vingt-et-une nouvelles provinces pour lesquelles le gouvernement n’a pas prévu de budget.
Le G7 dénonçait en outre des « manœuvres inavouées » pour ne pas respecter la constitution, imputant à la Majorité une « stratégie suicidaire ». Des thèses largement développées depuis plusieurs mois par des partis de l’opposition à l’approche d’un nouveau cycle électoral qui doit culminer par la présidentielle de novembre 2016.