Aldo Ajello envoyé spéciale de l’Union Européenne pour la région des Grands Lacs était cette semaine à Kinshasa où il a rencontré des personnalités politiques congolaises et des représentants de la communauté internationale, y compris le chef de la MONUC, William Swing.
INTERVIEW
Monsieur Ajello, est-ce que vous pourriez faire un bilan de votre séjour à Kinshasa?
L’objectif du séjour à Kinshasa était de faire le point sur les événements du 21 et du 22 août qui ont représenté peut-être la crise la plus grave qu’on a eu pendant la période de transition.
Le but de la mission est de donner un coup de main à la MONUC pour remettre le processus dans les railles, de créer des conditions de confiance, de nouveau, entre les différents partenaires, surtout les deux protagonistes du deuxième tour des élections présidentielles. Le but et aussi de s’assurer que les institutions fonctionnent pendant toute la période nécessaire pour arriver à la date du deuxième tour de la présidentielle, qui a été établie pour le 29 du mois d’octobre.
Vous avez eu à rencontrer le président Kabila et le vice-président Jean-Pierre Bemba. Dans quelles dispositions vous les avez trouvés tous les deux?
Les deux se rendent compte qu’il faut remettre le processus dans les railles, ils se rendent compte qu’il faut arriver au deuxième tour des présidentielles dans les meilleures conditions. On a alors une base pour pouvoir travailler ensemble. Evidemment, le problème qu’on a est la profonde méfiance qui existe entre les deux, et surtout de la part du vice-président Bemba qui s’est cru agressé pendant les événements du 21 et du 22 août.
Donc le problème de rétablir la confiance est la première étape qu’il faut faire. La deuxième étape est de faire fonctionner les institutions et la troisième est d’arriver au deuxième tour des élections. On travaille sur ces trois bases et les conditions nous paraissent suffisantes pour pouvoir considérer qu’on va réussir à faire avancer le processus.
Etes-vous optimiste par rapport à la tenue et aussi à l’issue de ce deuxième tour de l’élection présidentielle?
Je crois qu’on a fait déjà beaucoup de travail et beaucoup d’investissements dans ce processus, on ne peut pas se permettre d’être pessimiste.
Comment définissez-vous le rôle de l’Union Européenne dans cette période électorale?
C’est un rôle de soutien, de support. L’Union Européenne a donné un support politique à la transition, a donné un support financier à toute la phase de transition, y compris la phase électorale, dont nous avons soutenu presque le 80% des dépenses. Donc nous sommes énormément engagés dans cette affaire et nous voulons le voir aboutir dans la meilleure des manières avec des organes élus par le peuple congolais.
Est-ce que l’Union Européenne a prévu de financer aussi le deuxième tour?
On a toute une histoire qui est complètement débile au sujet du financement du deuxième tour comme si nous avions prévu seulement un tour des élections. On a prévu le financement de toutes les élections.
Même si le président était élu au premier tour, on devait faire, de toute façon, les provinciales. Donc, on devait passer à un autre tour et le coup du deuxième tour des présidentielles avec les provinciales est identique au coup des élections provinciales toutes seules. Le deuxième tour ne change rien.
Il y a eu un gap, parce que les frais de ce processus électoral ont été plus importants qu’on l’avait prévu. Parce que le processus a été plus long que l’on avait prévu. Alors maintenant on essaye de trouver l’argent pour compléter ce gap et je peux vous annoncer déjà que l’Union Européenne va faire d’ici quelques jours, peut-être quelques heures, une annonce de contribution assez importante pour compléter ce gap. Pas entièrement, mais pour donner une contribution importante pour combler ce vide qui existe encore.