KINSHASA, le 5 juillet (IRIN) - La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC) a lancé lundi l'opération « Falcon Sweep », qui vise à évacuer tous les groupes armés des territoires de Walungu et Kabare, une zone située aux alentours du parc Kahuzi-Biega, dans la province du Sud Kivu, selon un porte-parole militaire de l'ONU.
« L'objectif de Falcon sweep est de préparer le déploiement d'unités permanentes [de casques bleus] sur Ninja. L'opération va se poursuivre tant qu'il y aura des groupes armés dans la zone », a déclaré mardi le lieutenant-colonel Thierry Provendier, porte-parole de la MONUC, alors qu'il se trouvait à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon lui, l'opération est menée par 70 soldats guatémaltèques déployés par les Nations unies et spécialisés dans les opérations nocturnes. Ils sont soutenus par des unités de la brigade des Nations unies au Sud Kivu et par une dizaine de militaires congolais. Thierry Provendier a expliqué que l'opération était essentiellement dissuasive. Néanmoins, selon lui, les casques bleus pourraient avoir recours à la force, en cas de résistance.
Les miliciens Mayi-Mayi ainsi que les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et les Rasta, deux groupes rebelles de Hutus rwandais, sont actifs dans la région, où ils sont connus pour piller, violer et tuer les civils.
Les FDLR et les Rasta font partie des 8 000 rebelles hutus rwandais qui auraient, selon la MONUC, fui leur pays à la suite du génocide de 1994, au cours duquel plus de 947 000 Tutsis et Hutus politiquement modérés ont trouvé la mort, selon les statistiques du gouvernement rwandais. Parmi les chefs rebelles, beaucoup ont été accusés d'organiser et d'exécuter le génocide.
Depuis le Congo, les FDLR et les Rasta ont tenté en vain de prendre le contrôle de leur propre pays et de renverser le gouvernement du président Paul Kagame. Depuis lors, ils se sont retournés, plus récemment, contre la population congolaise. La semaine dernière, le président congolais Joseph Kabila a ordonné à son armée de commencer à désarmer les groupes rebelles étrangers opérant dans le pays.