Des soldats fidèles à Jean-Pierre Bemba, candidat contre le président sortant Joseph Kabila au second tour de la présidentielle de dimanche en RDC, ont encerclé jeudi François Joseph Mobutu Nzanga, allié de Kabila, à Gbadolite, ont annoncé la police et l'Onu.
Deux policiers ainsi qu'un civil ont été blessés lors de tirs prolongés qui ont retenti dans cette ville de la province de l'Equateur qui était le fief de feu le président Mobutu Sese Seko, père de Mobutu Nzanga. Ce dernier était venu y faire campagne au nom de Joseph Kabila, qui n'est autre que le fils de l'homme qui a renversé Mobutu Sese Seko.
"Des soldats fidèles à Bemba se sont emparés de lui et l'empêchent actuellement de se déplacer", a déclaré un responsable des Nations unies sous le sceau de l'anonymat.
Les premières informations en provenance de Gbadolite, surnommée le "Versailles de la jungle" à l'époque de Mobutu Sese Seko qui y avait bâti un palais, donnaient à penser que les partisans de Bemba avaient physiquement intercepté Mobutu Nzanga.
Mais la police et les habitants ont précisé par la suite que Mobutu Jr se trouvait en fait privé de ses mouvements dans un bâtiment cerné par des forces hostiles.
"Il semble que Nzanga ait cherché à se rendre à la station Radio Liberté parce que celle-ci avait diffusé des déclarations négatives à son égard", a dit le responsable de l'Onu. Les hommes de Bemba, qui gardent la station, ont alors commencé à tirer.
La décision de Mobutu Nzanga de soutenir Kabila a été mal prise au sein de la province de l'Equateur, où le soutien à Bemba, ancien rebelle et vice- est très fort.
A Kinshasa, des tirs ont par ailleurs été entendus en début de journée près d'une prison située dans le centre de la ville.
Ces incidents illustrent le climat de tension qui règne en RDC à quatre jours du second tour de la présidentielle, dernière étape d'un processus de paix devant permettre de tourner la page sur un conflit de cinq ans (1998-2003) qui a fait quatre millions de morts.
Bemba a annoncé jeudi qu'il annulerait un meeting prévu le lendemain dans la capitale, disant craindre "un sabotage" des partisans de Kabila.