Malgré la tension persistante, le calme semble de retour dans le quartier de Gombe, dans la capitale Kinshasa, où ce matin des incidents isolés avaient fait craindre une reprise des affrontements entre les milices du vice-président Jean-Pierre Bemba et du chef d'État sortant Joseph Kabila, rivaux au ballottage de la présidentielle du 29 octobre.
Des sources de la MISNA confirment que des coups d'armes lourdes et de mortier ont été tirés dans la zone du cimetière de Gombe, non loin de la maison de Bemba, bien qu'il soit encore difficile d'en confirmer l'origine précise. Peu avant, une manifestation de partisans du vice-président avait été dispersée par la police après que les manifestants aient bloqué quelques rues. Des miliciens de la garde de Bemba sont sortis de la résidence du vice-président lourdement armés en direction du cimetière voisin, d'où des coups d'armes lourdes ont retenti.
D'après des témoignages recueillis par la MISNA, il n'y a eu aucun affrontement avec la Garde républicaine qui assure la sécurité de Kabila, ce que d'aucuns avaient cru. Un photographe de l'agence France Presse a dit avoir vu au moins un milicien de Bemba blessé. La mission de l'Onu dans la République démocratique du Congo (Monuc) a renforcé la sécurité dans la zone et a envoyé quelques blindés à proximité de la résidence du vice-président.
Dans la capitale, Bemba, ex-chef rebelle, bénéficie d'un grand soutien populaire. Ces derniers jours, les représentants politiques de son parti ont dénoncé à deux reprises des "erreurs systématiques" dans les décomptes provisoires que la Commission électorale indépendante (Cei) diffusés en vue de l'annonce des résultats finaux, prévue le 19 novembre.
Alors que 65% des bulletins de vote ont été dépouillés, Kabila maintient un net avantage sur son rival, avec 60,67% des préférences contre 39,33%. En août, suite à la diffusion des résultats du premier tour du 30 juillet, les miliciens des deux candidats s'étaient violemment affrontés dans la capitale, provoquant des dizaines de victimes. Mais cette fois les deux candidats se sont engagés à interdire toute violence et à respecter l'issue du vote, qui devrait mettre fin à une longue période de guerre, instabilité et transition