Mettant en doute l'impartialité de la Commission électorale indépendante (Cei), la coalition Union pour la nation (Un) a déclaré aujourd'hui que le vice-président sortant Jean-Pierre Bemba devancerait son adversaire le président Joseph Kabila avec 52% des voix ; jusqu'à présent, les résultats partiels diffusés donnaient Kabila en tête avec 60% des préférences.
Dans une déclaration politique lue aujourd'hui à Kinshasa, le mouvement pro-Bemba affirme "ne pas accepter un hold-up électoral visant à voler au peuple congolais sa victoire". Selon l'Un, "la manière dont la Cei distille la publication des résultats partiels" vise à accréditer à tort "l'idée que Joseph Kabila serait en train de remporter le second tour de la présidentielle". Il semblerait toutefois que ce document n'ait pas été signé par le Mouvement de libération du Congo (Mlc), le parti (ancienne rébellion) que guide M. Bemba.
La journée a également été marquée par les vives polémiques relatives aux déclarations faites hier par le cardinal Frédéric Etsou, archevêque de Kinshasa, actuellement en France pour raisons de santé : le cardinal a en effet déclaré que la lenteur de la publication des résultats était douteuse et qu'elle ne reflétait pas la réalité ; le cardinal a souhaité qu'aucune violence ne se répète dans son pays, comme cela avait été le cas au lendemain de la proclamation des résultats du premier tour à Kinshasa, et encore samedi dernier aux abords de la résidence de M. Bemba.