La publication du verdict des urnes de la présidentielle du 29 octobre mercredi soir a été accueillie différemment à travers le pays. Dans les provinces de l'est du pays où le candidat Joseph Kabila Kabange a bénéficié d'un vote massif, la victoire de ce dernier a été saluée dans la liesse générale, tandis que dans celles de l'ouest, fief de son challenger Jean-Pierre Bemba, c'était le calme, a constaté radioookapi.net
A Kisangani, dans la Province Orientale, l'atmosphère était lourde lorsque les téléspectateurs boyomais (habitants de cette ville) ont vu défiler sur les écrans de télévision une annonce de la Commission électorale indépendante. Beaucoup de gens qui étaient dans la rue ont vite regagné leur maison. Certains par peur de rumeurs d'actes de violences alimentées par leurs correspondants kinois, et d'autres par soif de savoir ce qui allait arriver au Congo.
Juste après l'annonce par l'abbé Apollinaire Malu Malu de l'élection du président sortant, des cris de joie ont fusé de partout dans la ville. Les rues de Kisangani ont été envahies par des milliers de gens déchaînés. Des marées humaines sont parties des communes de Kabondo, Mangobo et Tshopo pour envahir le centre-ville. Impossible pour les véhicules de passer. Dans des quartiers éloignés tels que le plateau Boyoma et la commune Lubunga, malgré le fameux délestage, les gens sont sortis dans la rue, battant des tambours et criant à tue-tête. Une foule de gens sont même passés devant le quartier général de la Monuc, scandant, chacun dans sa version, le Débout congolais, l'hymne national de la RDC. D'autres criaient «Monuc témoin». Autant dire que les boyomais qui ont voté majoritairement pour Kabila au 1er comme au 2e tour, ont trouvé leur compte dans le résultat donné par l'abbé Malu Malu. Aucun incident n'a été signalé jusque-là pendant ces manifestations de joie.
La même ambiance de fête a été observée à Kindu, Bukavu, Goma, Lubumbashi où les habitants de ces villes ont salué la victoire de Joseph Kabila sous le coup des tambours, klaxons et autres. Mais dans la ville de Goma, au Nord-Kivu, la joie des manifestants a été interrompue par des coups de feu.
Par contre, à Kikwit, au Bandundu, une province de l'ouest du pays favorable au candidat Bemba, c'est un calme plat qui a régné après la proclamation des résultats du second tour de la présidentielle. On a observé une circulation peu intense tandis que les bistrots ont continué à fonctionner normalement. Certaines personnes rencontrées étaient surprises par cette publication et s'empressaient à regagner leurs domiciles sans commentaire pour juste observer ce qui pourrait se passer après. Aucun incident n'a été signalé durant toute la nuit. Sur le plan sécuritaire, les éléments de la police étaient déployés dans des endroits stratégiques de la ville pour empêcher tout débordement dans le chef de deux camps. A Mbandaka, alors la majorité des gens attendaient l'émission de la Radio Okapi « Dialogue entre Congolais », ils ont été surpris de suivre en direct sur la radio onusienne les résultats de l'élection présidentielle. Ceux-ci ont été accueillis avec désapprobation par les uns, et avec résignation par les autres. Contrairement à leur habitude, les habitants de cette ville sont allés plus tôt au lit. A 20 heures, heure locale, quelques clients comptés du bout des doigts traînaient encore dans les débits de boisson et autres bistrots de la place.
Rien de particulier non plus à signaler dans la ville de Kananga, dans la province du Kasaï-Occidental, au centre du pays, lui aussi majoritairement acquis à la cause de Jean-Pierre Bemba au second tour de l'élection. C'est presque dans l'indifférence totale que les habitants d'ex-Luluabourg ont appris les résultats annoncés par la CEI. Les bars et autres petits commerces de la nuit ont continué comme à l'accoutumée et rien n'a laissé présager l'intérêt à cette publication. C'était presque la même atmosphère dans la ville diamantifère de Mbuji-Mayi, au Kasaï-Oriental.