L'Union pour la Nation (UN), plate-forme qui soutient Jean-Pierre Bemba, a déposé samedi 18 novembre 2006 dans l'après-midi le recours de ce dernier à la Cour suprême de justice à Kinshasa. C'est Delly Sessanga Hipungu, mandataire de Jean-Pierre Bemba, accompagné de quelques cadres de l'UN, qui s'est chargé de le remettre au greffier en chef de la Cour, précise radiookapi.net
Selon Delly Sessanga, le dossier de l'UN est constitué de la requête contestant les résultats publiés par la CEI mercredi 15 novembre dernier. «Conformément à l'engagement qui a été pris par le candidat Jean-Pierre Bemba, nous sommes venu devant la Cour suprême pour protester contre ces irrégularités et interpeller la Cour sur son devoir et sa mission de pouvoir rétablir le peuple dans son droit », a-t-il déclaré. Pour lui, la requête reprend l'ensemble d'irrégularités : «On a fait voter des gens sans qualité, sans observer la forme prescrite par la loi ». M. Sessanga estime aussi que le fichier électoral n'a pas respecté dans sa constitution toutes les règles requises par le législateur. Il y a eu, poursuit-il, un phénomène de bourrage d'urnes parce que les résultats qui ont été rendus publics ne sont pas conformes à ce qui a été observé dans le vote à l'Est du pays. Le camp Bemba attend par conséquent que la Cour suprême puisse redresser ce tort.
Concernant les requêtes de l'UN faites à la CEI, Delly Sessanga trouve que les réponses de cette institution n'ont pas été suffisantes pour aborder toutes les questions qui sont du ressort de la Cour suprême. Il cite notamment les questions contentieuses qui sont de la seule compétence de la Cour. Le mandataire de Jean-Pierre Bemba dit avoir foi dans la justice de la RDC. Il espère que celle-ci sera à la hauteur de sa tâche et «rendra un arrêt qui tienne compte de toutes les imperfections qui ont été constatées lors du processus».
Pour sa part, le greffier en chef a fait savoir qu'il transmettra le recours au premier président de la Cour. Albert Tamba Tsana a indiqué que le dossier de l'UN était constitué d'une requête et des pièces jointes, tout en laissant le temps à la partie plaignante de le compléter. Quant à l'audience, le greffier en chef a laissé entendre que tout sera connu dès la semaine prochaine. «Tout dépendra de la Cour», a-t-il conclu.