"Alors que nous étions en pleine audience, nous avons entendu des détonations à l'extérieur ; pris de panique, nous avons dû interrompre la séance et fuir les locaux de la Cour" raconte à la MISNA Albert Tamba Tsana, greffier en chef à la Cour suprême (Csj) de Kinshasa, encore sous le choc après les désordres survenus alors que se tenait, en présence de tous les magistrats et devant les journalistes, l'audience sur le recours présenté par le candidat Jean-Pierre Bemba contre les résultats du ballottage de la présidentielle du 29 octobre dernier, remporté par le président sortant Joseph Kabila.
La police est intervenue ce matin devant la Cjs, à l'aide de gaz lacrymogènes et tirant en l'air pour disperser une foule de partisans de M. Bemba. Des militaires appartenant à la garde de Bemba, dont la résidence se trouve tout près de la Csj, auraient ouvert le feu en direction des policiers.
Une voiture de la police aurait été incendiée, rapporte à la MISNA un reporter de Radio Elikya, présent sur place, mais aucun bilan n'est disponible pour le moment. Selon un témoin oculaire interrogé par ce journaliste de la radio diocésaine de la capitale, quatre hommes auraient pénétré ce matin par effraction dans un bureau jouxtant la Csj, où se trouvait du matériel électoral devant être analysés par la Cour suprême dans le cadre du recours en justice présenté par M. Bemba.
Les malfrats auraient mis le feu dans le local et l'incendie serait encore en cours. Les désordres ont provoqué la panique dans cette zone du quartier de la Gombe. Selon des sources de la presse internationale, les casques bleus de la Monuc (Mission de l'Onu en République Démocratique du Congo) seraient également intervenus en tirant en l'air pour disperser les manifestants.