Au moins six des onze provinces congolaises seront dirigées par des gouverneurs issus de l'Alliance pour la majorité présidentielle (Amp), la coalition proche du chef de l'État Joseph Kabila. D'après les résultats provisoires des élections tenues samedi et divulgués hier par la Commission électorale indépendante (Cei), l'Amp dirigera les exécutifs de la capitale-province de Kinshasa (gouverneur: André Kimbuta Yango), du Katanga, du Bandundu, de la Province orientale, du Sud-Kivu et du Maniema.
Les gouvernorats du Bas-Congo et du Nord Kivu sont attribués à des candidats indépendants, que les observateurs politiques classifient cependant comme alliés de l'Amp. La coalition d'opposition de l'Union pour la nation (Un) guidée par Jean-Pierre Bemba n'a remporté la victoire que dans son fief de l'Équateur, une surprise vu que M. Bemba bénéficiait d'un fort soutien dans la capitale, Kinshasa, où il a d'ailleurs élu sénateur et où son parti a remporté les élections législatives et provinciales.
Comme ils l'avaient fait pour les récentes élections sénatoriales, les partisans de l'Un dénoncent que les députés provinciaux (chargés d'élire les gouverneurs et les sénateurs) ont été corrompus : "nous avons assisté à l'assassinat de la démocratie" a déclaré à la presse un porte-parole de M. Bemba (ancien chef de la rébellion du Mlc, Mouvement de libération du Congo).
Un porte-parole de l'Amp a déjà répliqué que l'échec de l'Union pour la nation était plutôt dû à un manque de cohésion au sein de cette coalition. Les neuf gouverneurs élus samedi sont passé au premier tour. L'élection a été reportée au 10 février dans les provinces du Kasaï oriental et occidental à cause de doutes sur la nationalité de deux candidats de l'opposition.