Le haut commandement des FARDC demande à tous les militaires qui sont encore à la garde des dignitaires de la transition, notamment les ex vice-présidents, de cesser cette prestation. Pour le MLC de Jean-Pierre Bemba, cette décision est précipitée. Le RCD de Azarias Ruberwa pense qu'il faudrait discuter des modalités de ce retrait, rapporte radiookapi.net
Le Chef d'Etat-Major général des FARDC a fait savoir cet ordre dans un communiqué rendu public mardi. Le lieutenant-général Kisempia Sungilanga a rappelé par ailleurs que cette mission de garde est du ressort de la police et non des FARDC. Ni le Chef d'Etat-major général des FARDC, ni le ministre de la Défense n'a voulu se prononcer sur ce qui est prévu en cas de refus des militaires concernés d'obtempérer à cet ordre dans le délai.
L' annonce de cette décision du haut commandement des FARDC a suscité des réactions. Le MLC, parti de Jean- Pierre Bemba, pense que cette décision doit être mûrie après discussion. Delly Sessanga, cadre du MLC, l'a dit mardi au cours de l'émission Dialogue entre Congolais sur radio Okapi. « Je pense que cette décision, qui cadre bien avec l'esprit du décret, ne tient pas compte de l'environnement politique. Et je pense que les décisions militaires, qui sont appliquées sans tenir compte du contexte politique et social, sont pure violence. En ce qui nous concerne, le président Bemba a écrit au chef d'Etat-major pour lui signifier que, conformément aux engagements du 29 octobre, il était convenu que son dispositif reste en état. Donc, discuter autour de ça. Il est impossible aujourd'hui, dans les conditions d'instabilité, d'insécurité dans lesquelles se trouve le candidat Jean-Pierre Bemba, on puisse penser qu'en lui substituant 12 gardes de la police nationale on puisse assurer sa sécurité ».
Delly Sessanga propose que cette opération soit intégrée dans un plan d'accélération de l'intégration des brassages des FARDC.
Pour le Rassemblement Congolais pour la Démocratie, il faut harmoniser un certain nombre de choses avant de prendre une telle décision. Le secrétaire général du RCD, Kabasubabo Katulondi, souligne que les conditions de sécurité doivent être discutées dans les moindres détails. « Il faut qu'il y ait discussion entre, d'une part, les 2 hommes d'Etat et le gouvernement. Notamment, le ministre de la Défense, le ministre de l'intérieur, pour dire quelles sont les conditions de ce retrait. On ne peut pas retirer comme ça sans avoir discuté au préalable des modalités. Il faut, dans une certaine mesure, revoir le nombre, le volume, parce que, vous savez, c'est des militaires, ils doivent être casés quelque part, ils ont des enfants, et tout... Il faut étudier les modalités. Comment on le fait ? On ne peut pas se réveiller un beau matin et décider que, bon, parce qu'il y a eu élection, on vous retire toute la garde et faites nous confiance. Ça n'existe pas ».