Selon M. Wolfowitz, l'aide projet de la Banque mondiale en faveur de la RDC au cours des 3 prochaines années pourrait atteindre 1,4 milliard de dollars EU.
M. Paul Wolfowitz, président de la Banque mondiale, et M. Jean-Louis Michel, commissaire de l'Union européenne pour le développement et l'aide humanitaire, ont lancé un appel urgent à la communauté internationale afin qu'elle apporte sans délai son soutien aux efforts déployés par le nouveau gouvernement de la RDC pour restaurer la paix et reconstruire le pays.
A Kinshasa, capitale de la RDC, les deux dirigeants ont rappelé l'impératif critique de traduire dans les plus brefs délais les dividendes de la paix en améliorations concrètes pour les conditions de vie de la population congolaise.
« Nous devons agir vite, plus vite que nous ne le faisons habituellement dans le cadre des programmes de développement à long terme » a souligné M. Wolfowitz. « La population de ce pays a trop souffert ; elle a besoin de constater les résultats de la paix, et cela non pas dans six ans, mais dans six mois. »
M. Wolfowitz a annoncé que le Conseil d'administration de la Banque mondiale avait approuvé de nouvelles procédures, qui permettent de répondre beaucoup plus rapidement que par le passé aux besoins des pays en situations d'urgence.
La première manifestation de ces nouvelles procédures sera, dès ce mois de mars, l'attribution d'une aide pour un montant de 180 millions de dollars, afin de construire des routes, de rétablir la distribution d'eau potable à Kinshasa, et de créer des emplois. Ce n'est qu'une partie des subventions que la Banque mondiale attribuera cette année à la RDC, dont le montant global devrait atteindre 380 millions de dollars.
« Nous préparons déjà la planification des projets pour l'année 2008 et nous nous estimons le montant de notre intervention, au cours des trois prochaines années, à hauteur de 1,4 milliards de dollars » a précisé le Président de la Banque mondiale.
Selon M. Wolfowitz, la présence conjointe en RDC de la Banque mondiale et de l'Union européenne, à ce moment critique de son histoire, est aussi concrète que fortement symbolique, car elle illustre la mobilisation de toute la communauté internationale pour venir en aide sans tarder à la population de la RDC.
Les deux représentants officiels se sont exprimés à Kinshasa lors d'une réunion réunissant les 15 principaux partenaires du développement de la RDC, venus manifester la nécessité absolue de coordonner les aides et d'agir rapidement.
« Pour permettre à la population de la RDC de réussir à relever les défis gigantesques auquel le pays doit faire face aujourd'hui, nous devons travailler main dans la main comme jamais nous ne l'aurons fait auparavant » a déclaré M. Wolfowitz. «Nous ne pouvons demander au peuple du Congo de faire cet effort que si nous exigeons de nous-mêmes une implication similaire. »
Cette visite conjointe arrive à un moment crucial dans l'histoire de la RDC, laquelle connaît à sa tête, pour la première fois depuis 40 ans, un président élu démocratiquement.
M. Wolfowitz a rapporté qu'il avait visité Kisangani avant de venir à Kinshasa, et qu'il avait eu l'occasion de rencontrer des hommes et des femmes d'horizons divers, comme des ex-combattants qui se reconstruisent à travers la démobilisation et la réinsertion, des personnalités du monde des affaires ou encore des militantes d'organisations féminines.
« Personne, parmi ceux que j'ai rencontrés au cours de cette visite, ne souhaite un retour à l'état de guerre. Chacun aspire à construire une vie meilleure pour soi et pour sa famille, et nourrit de grands espoirs dans la paix et dans la consolidation du processus démocratique. »
Il a apporté son soutien au nouveau gouvernement, pour son action en faveur de l'amélioration de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, deux bases essentielles pour l'accomplissement de toutes les entreprises ultérieures. Il a ainsi exhorté la communauté internationale à aider la RDC dans les efforts qu'elle déploie pour renforcer ses institutions de gouvernance, et souligné que ce processus prendrait du temps, car « il a fallu plusieurs années pour conduire le pays dans la situation désastreuse où il se trouve aujourd'hui. »
« Rien ne se fera si l'on doute de la possibilité de résoudre un tel problème. Je pense qu'en procédant une étape après l'autre, il est possible de bouleverser l'ordre établi de la corruption, et que la maîtriser n'est qu'une question de temps. »
L'agenda officiel de leur visite comprenait des rencontres avec le Président, Joseph Kabila, le Premier ministre, Antoine Gisenga, et son cabinet.
Au cours d'un diner officiel organisé par le gouvernement, le Président Kabila a mis l'accent sur l'importance de cette visite de très haut niveau pour la RDC.
MM. Wolfowitz et Michel ont également rencontré M. Jean-Pierre Bemba, le principal opposant du nouveau président aux dernières élections.