Les coups de feu continuent à retentir dans le périmètre des résidences de Jean-Pierre Bemba. Ils se sont étendus jusqu'au quartier Ndolo. Ces tirs ont gagné en intensité car les coups des roquettes, des canons et des mitrailleuses sont entendus au centre ville de Kinshasa. Cependant, le ministre de la Presse et Information, Toussaint Tshilombo Send, invite les Kinois au calme et à continuer à vaquer à leurs occupations, rapporte radiookapi.net
Il a précisé que le gouvernement se réunit pour se pencher sur cette situation. « Le message à la population kinoise et congolaise, en général, c'est un message d'apaisement que leur livre leur gouvernement. Nous sommes réunis en ce moment autour de son excellence monsieur le premier ministre. Nous sommes entrain de faire le point sur la situation, et dans les heures qui suivent, le gouvernement va vous donner sa position. La population doit garder son calme et continuer à vaquer à ses occupations, puisque la situation, telle qu'elle se présente, c'est dans une partie du centre ville, dans un périmètre bien déterminé entre le rond-point Mandela et le ministère du travail. Donc, je pense qu'il faut que nos compatriotes soient rassurés que le gouvernement s'occupe d'eux. Je pense que dans une situation d'urgence comme celle-là, il faudra que nous puissions nous dépasser et afficher un comportement d'homme d'Etat. La première préoccupation est la paix et le bien-être de nos compatriotes ainsi que de tous les étrangers qui vivent chez nous. Donc, il faut qu'on se dépasse et qu'on arrive à trouver une solution meilleure en ce qui concerne la paix, puisque nous avons besoin de la paix dans notre pays. Et dans les heures qui viennent, le gouvernement va vous donner sa position parce que nous avons pris connaissance de la situation, et on ne pouvait pas rester muets. Il fallait qu'on se retrouve autour d'une table pour que nous puissions prendre nos responsabilités, et la force revient à la loi. Mais nous ne voulons pas engager des épreuves de force parce que ce sont des Congolais qui ne doivent pas continuer à s'affronter entre eux. Nous sortons d'un long processus électoral qui a donné les institutions démocratiques élues et, tous, nous devons nous plier à ces institutions là ». Pendant ce temps, la tension reste vive dans ce périmètre de la ville. Des personnes jointes au téléphone aux environs de midi témoignent des évènements: « Je viens de me retirer du secteur où j'étais. J'étais devant l'auditorat. Nous étions entrain d'observer de loin la présence des militaires des FARDC au niveau du parc de la Banque centrale à CADECO. Un moment donné, ils sont partis. On a vu de loin les soldats affectés à la garde de M. Jean-Pierre Bemba avancer et chanter. Bon, en avançant là, on a entendu des tirs et ça a commencé à tirer de partout, alors nous sommes partis. En ce moment, ça tire de tout côté, même à l'arme lourde. Tout à l'heure là, une balle perdue est passée entre moi et un de mes confrères. La tension est très très forte. Même les enfants au niveau du Lycée Bosangani ne peuvent pas sortir. Il y a des bus qui sont venus les chercher, mais impossible de sortir avec les enfants. Au collège Boboto, il y avait déjà une partie des enfants qui étaient partis, et même à Bosangani. Mais ceux qui attendaient les bus scolaire sont bloqués là ».