Le gouvernement congolais assure que l'armée nationale a repris le contrôle de la capitale, Kinshasa, après les affrontements meurtriers entre gardes de l'ex-vice président Jean-Pierre Bemba et des troupes déployées autour de sa résidence. Les |
Un homme regarde dans une boutique pillée le 24 mars 2007 |
violences de la semaine dernière ont fait 60 morts selon le gouvernement, mais l'ONG Caritas parle d'un bilan beaucoup plus lourd, entre 120 et 150 morts et autant de blessés. Plusieurs dizaines de boutiques et de résidences ont été pillées dans le centre ville de Kinshasa où les combats ont éclaté jeudi.
Selon le ministre congolais de la Communication, Toussaint Tshilombo Send, la justice du pays a entamé des poursuites contre Jean-Pierre Bemba. Ce dernier est accusé de haute trahison en rapport avec une tentative de coup d'Etat, a-t-il dit. Les éléments de sa garde qui se |
Des soldats de l'armée régulière congolaise en faction dans une rue de Kinshasa le 22 mars 2007 |
sont rendus d'eux-mêmes seront brassés et intégrés au sein de l'armée, a indiqué M. Send, ajoutant que ceux qui se sont réfugiés au Congo-Brazzaville voisin relèvent de la responsabilité de ce pays.
Dans un point de presse tenu à Kinshasa lundi, le président de la RDC, Joseph Kabila, a déclaré que la question est moins de savoir qui a déclenché les hostilités que de déterminer s'il y a eu infraction à |
Jean-Pierre Bemba |
l'ultimatum du chef d'Etat major général ordonnant le désarmement ou la démobilisation des membres des gardes rapprochés de certaines personnalités. « Il y a plusieurs dizaines de morts dans nos hôpitaux. Quelqu'un doit payer de ces actes », a déclaré M. Kabila.
Dans un entretien avec Ferdinand Ferella, Jean-Pierre Bemba a qualifié « d'irresponsables » les accusations de tentative de coup d'Etat. L'ex-vice président a affirmé que son domicile était encerclé depuis deux semaines par l'armée, sans raison. Il dit avoir demandé au représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, William Swing, ainsi qu'aux ambassadeurs en poste à Kinshasa d'agir pour éviter un dérapage de la confrontation entre ses gardes et les soldats gouvernementaux.
A la question de savoir pourquoi il n'a pas respecté le délai du 15 mars fixé par l'état-major général pour remettre à la disposition de l'armée les éléments de sa garde rapportée, Jean-Pierre Bemba a expliqué que les négociations se poursuivaient à ce sujet. Il a souligné que le vice-président Azarias Ruberwa avait, lui aussi, maintenu sa garde au-delà de ce délai.