La primature, le gouvernorat de l’Equateur et les industriels seront autour d’une table pour harmoniser les vues sur l’interdiction de la coupe du bois à l’Equateur.
Hier lundi 09 août 2010, le chef du gouvernement a examiné l’opportunité de la décision du gouverneur de l’Equateur qui s’était fait accompagné du président de la commission Environnement de l’Assemblée provinciale de l’Equateur, le député Célestin Bolili. L’impact de la décision portant interdiction de la coupe du bois faite aux industriels du secteur par le gouverneur depuis le 5 juillet 2010 ne pouvait laisser le gouvernement central indifférent.
Selon, le gouverneur Baende, s’adressant à la presse, «le Premier Ministre a pris la résolution de convoquer une réunion ce mercredi, 11 août 2010 devant harmoniser les vues entre les représentants des gouvernements central et provincial et les exploitants du bois», indique un communiqué de la primature. Pour Jean-Claude Baende, «la question du bois est vitale pour nous à l’Equateur et tenons à ce que les exploitants payent à Mbandaka ses redevances, à Kinshasa, ce qui lui revient». Le gouverneur a ajouté par la suite que «la décision de convoquer cette commission ne veut pas dire que le Premier ministre annihile notre décision d’interdiction de couper le bois».
Le gouverneur de l’Equateur a aussi répondu à la question de savoir si les députés du Nord et Sud Ubangui avaient raison d’exiger de nouvelles provinces issues de l’actuelle province de l’Equateur à la suite du découpage territorial. Il répond : «nous allons suivre le calendrier qui sera proposé par le gouvernement. D’ailleurs, la province de l’Equateur n’est pas prête à être transformée en ses quatre différentes provinces».
ECHEC DES NEGOCIATIONS A MBANDAKA
Pas d’avancées significatives dans les négociations engagées vendredi dernier entre le gouverneur de l’Equateur, Jean-Claude Baende, et les exploitants forestiers exerçant dans cette province.
Jean-Claude Baende, a exprimé aux exploitants forestiers vendredi 7 août à Mbandaka, son souhait d’une meilleure redistribution des ressources générées dans cette province. Pas de compromis entre les deux parties, note Radio Okapi sur son site Internet.
Le gouvernement provincial a clairement fait valoir sa volonté de renégocier les contrats qui lient les exploitants forestiers et les communautés locales.
Dans ses revendications, le gouverneur Baende a mis l’accent sur deux points jugés essentiels: le respect des délais de paiements des taxes et redevances ; la construction des infrastructures de base, telles que les hôpitaux, écoles, routes de desserte agricole.
Lors de la rencontre de vendredi dernier à Mbandaka avec les exploitants forestiers venus de Kinshasa, le gouverneur Baende n’a pas mâché ses mots. Il a estimé que l’exploitation des forêts ne profite que très peu aux populations de l’Equateur. «Le constat est amer: pas de bureaux viables, pas de construction d’infrastructures scolaires et hospitalières viables, très peu de routes d’intérêt local ou provincial aménagées, non respect de normes en matière de coupe, non reboisement des espaces exploités, paiement irrégulier des taxes dues à la province».
Dans leur réponse au gouverneur provincial, les exploitants forestiers ont soutenu qu’ils ne font que respecter les cahiers des charges qui avaient été négociés depuis 2007 avec les communautés locales. Aussi, considèrent-ils « non fondée la demande du gouvernement provincial ».
Le président de la Fédération nationale des industriels de bois en RDC, Gabriel Mola Motya, n’y est pas allé par le dos de la cuillère. «Moi, j’ai trouvé que cela est un non-sens. A votre niveau, si vous voulez qu’on fasse ça, écrivez, noir sur blanc, qu’à partir d’aujourd’hui vous prenez une loi (NDLR: selon laquelle), l’exploitant forestier doit faire le développement. L’exploitant s’acquitte de ses obligations, quitte à l’Etat de prendre ses responsabilités. Qu’est-ce que vous reprochez aux exploitants forestiers ? », a-t-il déclaré
Pour Jean-Claude Baende, aucune grume coupée ne peut désormais quitter sa juridiction à l’état brut, a-t-il déclaré, au cours d’un meeting tenu à Mbandaka. Le gouverneur de l’Equateur a enjoint les exploitants forestiers de transformer ces grumes sur place. «L’obligation sera faite aux exploitants forestiers d’installer des scieries dans les différents sites d’exploitation afin de créer de l’emploi». Cette mesure se justifie par la négociation des contrats signés avec des villageois.