Selon plusieurs médias, dont la radio Top Congo, des hommes cagoulés venus de Kinshasa, membres de la garde rapprochée du gouverneur Koyagialo, ont interdit l’accès au tarmac aussi bien aux autorités provinciales qu’au Comité provincial de sécurité. Les journalistes de Mbandaka, venus pour la couverture de l’événement, ont été repoussés en dehors des installations portuaires. Il leur a été signifié que la couverture médiatique allait être assurée par la presse venue de Kinshasa.
Avant même l’atterrissage de l’avion qui ramenait le gouverneur titulaire à Mbandaka, il y a eu des échauffourées entre ces hommes cagoulés et les policiers provinciaux. La tension était tellement montée entre les deux camps que l’on a craint, à un moment donné, que les armes ne se mettent à parler.
Finalement, à la suite d’un ordre venu de nulle part, les éléments de la police provinciale ont accepté de se retirer du cordon de sécurité gouvernoral. Bloqués au salon d’honneur de l’aéroport, ministres et députés provinciaux ont été interdits de tout mouvement vers le tarmac à l’arrivée de l’appareil au bord duquel se trouvait Louis Alphonse Koyagialo. Pensant ne pas être concerné par le dispositif spécial de sécurité, le gouverneur intérimaire, Sébastien Impeto, a tenté de se diriger vers le tarmac en vue de souhaiter la bienvenue à l’autorité provinciale. Malheureusement pour lui, les hommes cagoulés l’ont empêché de tout mouvement vers le bas de l’avion ramenant Koyagialo à Mbandaka. Il a dû ainsi, à l’instar d’autres notabilités provinciales, attendre au salon d’honneur.
L’unique personnalité autorisée à saluer le gouverneur sur le tarmac était le président de l’Assemblée provinciale.
Alors qu’on pensait les incidents protocolaires clos, l’on a vu Louis Koyagialo traverser rapidement le salon d’honneur, serrer quelques mains et puis ignorer superbement le vice-gouverneur Sébastien Impeto, pourtant bien présent sur le lieu.
Selon plusieurs témoignages, le gouverneur a été pris en charge par un comité d’accueil majoritairement composé des membres de son ethnie. Il s’en est suivi une guerre de quolibets entre Ngbandi et Mongo, qui ont rappelé les vieux démons de la division entre l’Equateur/Nord et l’Equateur/Sud.
C’est dans cette ambiance surchauffée que Louis Koyagialo a tenu son meeting au centre de la ville. On croit savoir que ses appels à l’unité et au travail lancés en direction des filles et fils de l’Equateur n’ont pas pu évacuer les frustrations créées chez beaucoup à la suite des incidents de l’aéroport.
D’aucuns souhaitent que des médiateurs nationaux se saisissent rapidement du dossier pour réconcilier les «frères ennemis», sinon le mandat de Koyagialo risque de se dérouler dans une ambiance de conflit permanent entre lui et tous ceux qui sont fichés comme ayant voulu l’enterrer vivant pendant qu’il se trouvait aux soins en terre sud-africaine. D’ores et déjà, des rumeurs d’un coup de balai imminent au sein du gouvernement provincial circulent dans tous les sens.