Le budget de l’ensemble du processus électoral (2007-2013) est évalué à 712 millions de dollars américains, révèle la Commission électorale indépendante (CEI). La CEI est décidée à poursuivre son élan, même si certains l’accusent d’avoir « violé » la Constitution en publiant le calendrier « controversé » du 9 août 2010.
Le président de la Commission électorale (CEI) a dévoilé cette semaine le coût de l’ensemble du processus électoral 2007-2013. « Le budget global est déjà décidé : 712 millions de dollars. Mais, vous savez que l’Etat fonctionne par exercice budgétaire annuel. Cela veut dire que ce budget global se déroulera maintenant chaque année », a révélé l’abbé Apollinaire Malumalu dans un entretien à Radio Okapi cette semaine.
« C’est un budget qui sera dynamique. Mais, dans ses grandes lignes, il est déjà très rigoureux, il a été l’objet d’une très grande discussion qui a duré tout un an. Donc, ce n’est pas un budget qui sort du néant, c’est un budget très concerté. Même s’il y a encore des débats sur l’une ou l’autre rubrique : Qui prend en charge quoi ? Où est- ce qu’on peut la réduire un peu pour qu’elle soit accessible ? », a-t-il expliqué.
« Par rapport au gouvernement, ce budget annonce aussi l’engagement du gouvernement à un niveau beaucoup plus élevé par rapport à 2005. De 10%, le gouvernement pourra atteindre presque les 60% de contribution financière », a-t-il précisé.
A la question de savoir s’il accepterait ou rejetterait une sollicitation à diriger la CENI, Malumalu a été sans équivoque.
« Je l’ai déjà rejetée à l’avance. Puisque je ne cesse de dire que je ne serai pas dans la CENI. Mais, il y a des gens qui ne me croient pas, ils pensent que ce sont de petits calculs. Mais moi j’appartiens à une institution, l’église catholique où les petits calculs n’existent pas parce que nous sommes là dans une éthique de l’engagement. Je sais ce que l’Eglise attend de moi et je ne ferai que ce que l’Eglise attend de moi. Et je vous dis qu’on peut aussi servir la Nation de différentes manières », a-t-il répondu.
VIOLATIONS CONTROVERSEES DE LA CONSTITUTION
En fixant au « 27 novembre 2011 (le) 1er tour de l’élection présidentielle », la Commission électorale indépendante (CEI) a violé la Constitution de la RDC, accusent l’opposition politique et la société civile.
« Le scrutin pour l’élection du président de la République est convoquée par la Commission électorale nationale indépendante quatre-vingt-dix jours avant l’expiration du mandat du président en exercice », stipule l’article 73.
« Vous êtes en train toutes les fois de parler de cette loi sur la CENI, mais je vous invite à la lire. Parce que vous n’allez pas, chaque fois, évoquer une loi que vous n’avez même pas lue. Cette loi, dans ses dispositions, si vous lisez à son article 55, indique que les membres de la CEI restent en fonction jusqu’à l’installation effective des membres de la CENI. En ce qui nous concerne, je pense que les institutions publiques fonctionnent dans le principe de la continuité de l’Etat », s’est défendu le président de la CEI sur Radio Okapi.
Il est soutenu par l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP), contre l’avis commun de l’opposition politique et de la Société civile qui accusent la CEI de « violation de la Constitution » en agissant en lieu et place de la CENI.
En convoquant la prochaine élection présidentielle le « 27 novembre 2011 », relève l’opposition politique, la CEI viole aussi l’article 73 disposant que « le scrutin pour l’élection du président de la République est convoqué par la Commission électorale nationale indépendante quatre-vingt-dix jours avant l’expiration du mandat du président en exercice ».
« Nous devons travailler pour que le processus électoral soit accepté et qu’il soit le moins conflictuel possible », ont déclaré mercredi à la presse les membres de la Société civile pour l’observation des élections, à l’issue d’une séance de travail avec le président de la CEI.
Ils se sont entretenus avec l’abbé Apollinaire Malumalu sur les « tenants et aboutissants » du calendrier électoral qui, leur a-t-il dit, « tient compte des contraintes opérationnelles ». Et ce, dans le cadre de la « concertation avec les forces vives de la nation » qu’il vient d’initier.
Pour mettre fin à la controverse consécutive à la publication du calendrier électoral, à toutes fins utiles, toutes les parties prenantes au processus électoral (2007-2013) devraient mettre à contribution l’expertise de leurs juristes dont l’intégrité morale est avérée.