Le Mouvement de libération du Congo (MLC) attire l’attention de l’opinion tant nationale qu’internationale sur de graves dysfonctionnements et dérapages observés autour du calendrier électoral que la CEI a publié dernièrement et qui n’est ni conforme à la Constitution ni respectueux du décret de la Cour suprême de la justice qui proroge le mandat de cette institution voulue citoyenne.
Le Mouvement de libération du Congo (MLC) se désengage du processus électoral dont le calendrier a été publié dernièrement par la Commission électorale indépendantes (CEI), si les acteurs politiques tant de la majorité que de l’opposition parlementaire et extra parlementaire ainsi que le bureau de la CEI et la Commission électorale nationale indépendantes (CENI) ne se réunissent pas autour d’une table pour trouver une solution consensuelle. Le secrétaire général de ce parti, François Muamba, invité par l’interfédérale de cette formation politique de Kinshasa, l’a déclaré au cours de la conférence de presse qu’il a animée le samedi 14 août 2010 au siège de cette interfédérale dans la commune de Kasa-Vubu. Ce, devant les militants du parti cher à Jean-Pierre Bemba, venus nombreux pour être fixés sur la position du MLC.
Pour ce parti, a fait valoir François Muamba, il n’est plus question de cautionner les erreurs et autres tricheries, tel qu’il en a été le cas en 2006, année au cours de laquelle ont été organisées la présidentielle et les législatives. De graves irrégularités que le MLC et son président national ont fini par accepter pour privilégier l’intérêt général.
Ce parti, constitué de patriotes, ayant opté pour la paix et la stabilité du pays à engager pour son développement et sa prospérité, a-t-il fait remarquer. Avant de renchérir : «En dépit de problèmes qui ont émaillé le processus électoral et l’organisation des élections de 2006, nous avons reconnu les résultats publiés pour que nous ayons la paix et la stabilité, conditions sine qua non pour notre développement. Sur cette base-là que repose notre profonde conviction et que nous avons respecté le rythme des élections. Ce qui est fondamental. »
LE MLC S’INSCRIT EN FAUX
Cependant, a fait observer le secrétaire général François Muamba, le MLC s’inscrit en faux contre ce qu’il appelle les manœuvres de la CEI et du pouvoir qui tentent d’organiser des élections tropicalisées, faites sur mesure. Et de s’interroger en quelle qualité la CEI et son président, l’abbé Malumalu, se sont-ils donné le culot de fixer et publier ce calendrier. Alors que ce travail est réservé à la CENI, la CEI n’existant plus juridiquement. En outre, il a également relevé le fait que la CEI a été incapable d’appliquer le décret de la Cour suprême de justice du 22 août 2007 qui proroge le mandat de cette institution citoyenne. En effet, a expliqué l’interlocuteur de la presse, «l’instrument CEI que nous avons mis, consensuellement, en place en 2006, a eu l’autorisation d’expédier les affaires courantes en attentant la mise sur pied de la CENI ; de préparer sa liquidation en finalisant le processus électoral avec les élections municipales et locales ; et de déposer le rapport final au Parlement». C’est tout, a-t-il dit en substance. Mais au grand étonnement de l’opinion, 3 ans après, rien n’a été fait. Et le MLC se demande pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas facilité la tâche à la CEI ? Pour le parti de Jean-Pierre Bemba, cela est fait express. Le MLC tire la sonnette d’alarme sur le processus électoral qui est réellement en danger. Aussi, puisque la RDC est devant une situation d’urgence, il faut, dès lors, prendre une décision d’Etat en convoquant la classe politique qui se mettra autour d’une table, associée aux membres du bureau de la CEI et de la CENI pour trouver un consensus. Si tel n’est pas le cas, prévient-il, le MLC ne cautionnera pas la mascarade d’élections et fait savoir que le pouvoir sera seul responsable de conséquences qui pourraient en découler.