Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont appréhendé hier jeudi deux miliciens, « suspects » présumés auteurs du meurtre de trois Casques bleus indiens dans la province du Nord-Kivu, a affirmé à l’AFP l’un de leurs porte-paroles.
« Quand l’action s’est passée, le lendemain (jeudi) nos militaires FARDC ont patrouillé et ils ont appréhendé Mumbere Tembea, qui était en état d’ébriété », a affirmé à l’AFP le major Vianney Kazarama, porte-parole des FARDC dans la province du Nord-Kivu, joint au téléphone de Kinshasa. « Il a avoué toute la situation.
Il a dit qu’ils ont été envoyés pour traquer et tuer les gens de la Monusco », la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC, a ajouté le major Kazarama, sans préciser les commanditaires de l’attaque, qui a eu lieu dans la localité de Kirumba.
Le suspect, a-t-il indiqué, fait partie « du groupe des Maï-Maï Pareco », une milice congolaise dont les croyances sont basées sur la magie, « qui opèrent dans ce secteur de Lubero », au Nord-Kivu. « Le motif avancé, c’est que la Monusco ne voulait pas faciliter leur intégration au sein des FARDC », a poursuivi l’officier congolais, soulignant qu’un deuxième suspect, Kambare Justin, était « en train d’être interrogé ».
Mercredi 18 août dans une soixantaine d’hommes ont attaqué à l’arme blanche le camp de la Monusco à Kirumba, tuant sur le coup trois Casques bleus indiens et faisant sept blessés parmi eux.
Fin mai, dans cette même région, un Casque bleu indien avait été tué par balle par des présumés rebelles FDLR (hutu rwandais présents en RDC depuis le génocide de 1994), qui venaient d’attaquer des soldats congolais sur une route traversant le Parc national des Virunga, à environ 80 km au nord de Goma.
Anciens supplétifs des FARDC qui les traquent actuellement dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, les Maï-Maï ont des croyances qui reposent essentiellement sur la magie (ils s’aspergent par exemple d’un breuvage avant les combats pour se «protéger» des balles).
L’est de la RDC, vaste pays d’Afrique centrale (cinq fois la taille de la France), est instable depuis plus d’une décennie en raison de la présence de groupes armés qui y commettent régulièrement pillages, viols et assassinats.Avec un effectif de près de 18.000 hommes, la Monusco est la plus importante mission de l’ONU dans le monde.