La fin de l’année est une occasion de présenter les vœux aux personnes chères. Le secrétaire général du Pprd, Evariste Boshab, n’a pas dérogé à la règle. Compte tenu de l’abondance de questions politiques, il a saisi cette occasion pour donner la position de son parti politique. La présentation des vœux, c’est aussi l’occasion de remercier Dieu pour sa grâce.
Ainsi, a commencé Boshab, « Comme le psalmiste, je voudrais dire au Seigneur notre Dieu : « Fais nous savoir comment compter nos jours, afin que nous venions de cœur à la sagesse ». Et de poursuivre : « En comptant les jours, nous reconnaissons que nous sommes éphémères, passagers sur la terre des hommes. Nous reconnaissons aussi que tout ce que nous faisons s’inscrit dans la durée, dans un temps limité qui nous invite à valoriser chaque instant de notre vie, à l’utilisation à bon escient de nos ressources et de nos capacités ». Le Sg du Pprd a tiré les conséquences de ce comportement : « Le fait de compter nos jours nous invite tous à plus d’humilité, de modestie et d’engagement, car tout passe ». La journée choisie pour la présentation des vœux est symbolique car, a dit Boshab, c’est un jour « mémorable » où « trois cents martyrs tombèrent sous les balles de la colonisation ». Ce fut aussi « un jour d’espoir sinon de rédemption, car tout un peuple se mit debout et déclencha de ce seul fait l’autodétermination. Gloire à ces martyrs, héros anonymes, héros sans sépultures, enterrés dans des fosses communes pour nous libérer du joug colonial ». C’était le prélude pour présenter à l’Initiateur du Pprd, Joseph KABILA, les vœux de santé et de longévité.
Le secrétaire général du Pprd a rappelé la détermination de J. Kabila pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale. Et de faire savoir que « Joseph KABILA nous a appris que la seule manière d’aimer ce pays, c’est d’en demeurer esclave, de consentir des sacrifices afin que personne ne se nourrisse du pain trempé dans les larmes de ses frères ». Apôtre de la réconciliation et de la paix, il n’a ménagé aucun effort pour faire des concessions qu’aucun autre Chef d’Etat au monde n’aurait pu faire au nom de la paix, a rappelé Boshab. « Voila pourquoi l’année 2011 sera l’année de Joseph Kabila. Avec l’aide de Dieu et l’appui de nous tous, chers camarades, il franchira le cap, pour donner à chaque fille et fils de ce pays, un nouvel élan à sa vie, un désir de vivre et de travailler chez nous, parce que nous avons un beau pays, plein de ressources et des hommes de valeur ». Cette année qui commence, selon Evariste Boshab, sera aussi l’année de la Rdc, un pays « fort, uni et prospère, libéré de la faim, de la misère et de l’humiliation de sa population grâce aux efforts conjugués de tous les artisans de la paix ».
Respect des textes
Pour Evariste Boshab, « Ceux qui adorent le clinquant en croyant que tout ce qui brille c’est de l’or, ont cliqueté à propos d’une prétendue violation de la Constitution. Point n’est besoin de vous émouvoir, je ne m’y attarderai d’ailleurs pas, j’exige simplement que l’on ait la culture des textes, en ce que seule la Cour constitutionnelle est compétente pour déclarer une norme comme étant en rupture avec la Constitution. Et pour l’instant, c’est la Cour Suprême de justice qui a cette charge ». Le professeur a conseillé de cesser « de se gargariser en se transformant en juge de la Constitution. Par ailleurs, s’agissant de la révision constitutionnelle, il convient de noter que : « la rigidité constitutionnelle participe à la stabilité des rapports entre les pouvoirs publics et à celle des droits fondamentaux. L’acte fondateur d’un Etat ne saurait, pour l’instant, les figer définitivement ».
Constitutionaliste, Boshab a fait comprendre que « La Constitution n’a rien d’une norme figiée intangible, fut-elle supérieure. Tout au contraire, elle constitue un acte vivant dont rendent compte épisodiquement les révisions constitutionnelles » comme l’affirme Pascal JAN ». Il justifie donc la démarche de la majorité qui veut adapter « certaines dispositions constitutionnelles à l’évolution historique qui est par essence dynamique ». Il comprend l’opposition mais elle ne peut empêcher la majorité à faire son travail. Evoquant le parcours de son parti politique, il a fait savoir qu’il était au four et au moulin et a réalisé un vrai parcours de combattant pour apporter le renouveau dans ce pays.
« Depuis la création de notre parti, le 31 mars 2002, nous avions pris pour devise : Unité, Renouveau, Développement. Nous sommes appelés à unir les forces vives de la Nation pour assurer le Renouveau du pays par un travail de Reconstruction et conduire le Développement par la Démocratie ». Il a fait savoir à ceux qui semblent l’oublier que « La reconstruction est un processus, le développement et la démocratie aussi. Il s’agit d’un processus qui nous mène au mieux-être, à une amélioration renouvelée, à toujours faire plus ». S’inspirant de l’exemple de son initiateur, le Pprd évite « toute provocation, nous abstenant des injures, condamnant les idéologies tribalistes, ethniques ou régionales ». Mais, il n’entend pas se laisser marcher sur les orteils. Car, « que l’on se rassure que demain nous appliquerons le code d’Hammourabi », a-t-il conclu.
Rapport avec la majorité
Parlant de la majorité, il a fait savoir qu’ « Au sein de la Majorité, nous avons toujours privilégié l’équité vis-à-vis de nos alliés et de nos co-alliés, en lieu et place d’un système de pondération qui nous aurait accordé la part du lion dans la répartition des charges. Et pourtant, nous avons vécu, à intervalles réguliers, des expériences douloureuses, à travers des attaques menées contre notre Parti. A chaque fois, nous avons privilégié la voie de l’entente et de la réconciliation et nous nous sommes refusés d’entretenir la fronde et la polémique ». C’était l’occasion pour le Pprd de reconfirmer ses engagements au sein de l’AMP et de la coalition. « Il renouvelle la considération qu’il a pour l’opposition parlementaire et se réjouit de voir les partis politiques, qui avaient boudé la sanction populaire en 2006, se plier finalement devant les évidences et accepter enfin de concourir pour les prochaines élections ».
Le PPRD est conscient du fait qu’il n’y aurait point de victoire glorieuse pour lui, sans une compétition avec des partis qui ont pignon sur rue. Au sujet de la CENI, le PPRD a formulé ses réticences en exigeant que la loi soit respectée par tous. Cependant, le Pprd n’entend pas « bloquer le processus à cause de ces appréhensions, pourtant fondées. L’essentiel est que nous les ayions formulées et que, plus tard, on ne vienne pas nous reprocher d’avoir cautionné la loi du silence ». Pour ce qui est de la loi électorale, le PPRD avait suggéré que soit adopté le mode de scrutin mixte. Là aussi, il n’entend pas faire obstruction au vote de I’ Assemblée nationale.
Le changement
« Nous ne pouvons plus, accepter que des démagogues viennent encore disserter autour du changement alors que le pays a déjà changé et qu’il se transforme tous les jours sous nos yeux grâce aux cinq chantiers. Nous refuserons tout changement qui consisterait simplement à réhabiliter l’ordre ancien avec ses opposants de façade, avec ses dignitaires vivant aux dépens du peuple, avec des donneurs de leçons qui n’avaient jamais réussi à faire le moindre bien à la population », a martelé le SG du Pprd, avant d’ajouter que : « Ceux qui rêvent des arrangements entre politiciens au détriment du souverain primaire, ceux-là devraient déchanter. Ils se trompent. Le PPRD, qui est un parti démocratique exhorte la population à s’enrôler massivement afin que le verdict des urnes demeure le seul mode d’accéder au pouvoir ».
Parlant de l’action de l’exécutif, il a salué le point d’achèvement et l’effectivité de la réalisation des travaux de cinq chantiers. C’est la preuve que Joseph Kabila a tenu parole et tiendra toujours parole. Il honore par ce fait « la mémoire de nos héros nationaux Patrice Emery LUMUMBA et Mzee Laurent Désiré KABILA », a dit Boshab avant de citer tous les membres du Pprd qui ont quitté la terre des hommes. Il s’agit de SAMPASSA KAWETA MILOMBE, de Jean-Paul KANGA BOONGO, de SAMBA KAPUTO, de Gaétan KAKUDJI, de TSATSA di NTUMBA, de DJO LUWONGE, de TSHINIOTA de Delphin KAPUMBA NGONZU.
Comme exhortation aux militants du Pprd : « Tu es pour ton Parti un levier qui soulèvera le Congo. Ecoute la voix de ton cœur et de la raison, observe ce qui se passe autour de toi, regarde ce qui se passe dans ton pays. Il y a de quoi rendre grâce à Dieu. Simplement parce que nous venons de loin ». En ce qui concerne les vœux, Boshab a pensé à chacun des militants du Pprd, aux chevaliers de la plume et encore une fois à Joseph KABILA KABANGE.