La levée de la suspension de l’exploitation minière à l’Est de la RDC doit être accompagnée des mesures tendant à lutter contre les abus décriés. La proposition est de l’ASADHO.
L’Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO) se dit préoccupée par la levée de la mesure de suspension des activités minières dans les provinces du Maniema, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
A travers un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, cette ONG ne se cache pas de relever que l’objectif pour lequel, la suspension a été imposée n’a pas été atteint. Celui de mettre fin aux tensions récurrentes et instaurer l’ordre dans l’activité minière dans la partie orientale du pays.
Pour elle, la suspension des activités minières à l’Est du pays a favorisé le pillage des ressources naturelles. Voilà pourquoi, la levée de la suspension devra être accompagnée des mesures tendant à lutter contre les abus décriés.
Ainsi donc, l’Association recommande au président de la République de faire ouvrir une enquête qui devra identifier toutes les autorités civiles, militaires et de la Police nationale impliquées dans l’exploitation illégale des minerais à l’Est et les faire traduire devant les juridictions compétentes.
Au gouvernement de la République, elle demande l’accélération de la mise en place du mécanisme de certification des minerais de l’Est pour ce qui concerne les Congolais, et l’engagement ferme dans la lutte contre l’impunité dans le domaine des ressources naturelles à l’Est de la République démocratique du Congo.
En effet, en septembre 2010, le président de la République, Joseph Kabila, avait décidé de suspendre les activités minières dans les trois provinces précitées, sans avoir fait une large consultation avec les gouverneurs de provinces, les assemblées provinciales, les organisations de la Société civile et les populations touchées par l’exploitation des mines pour recueillir leurs points de vue, a déploré l’Asadho. Cette action, fait remarquer le communiqué, a été décriée par tous ces acteurs, parce que certains militaires et policiers affectés à l’Est, étaient très impliqués dans l’exploitation illégale des minerais de telle sorte qu’ils ne pouvaient pas assurer la garde des carrières minières fermées sans les exploiter eux-mêmes. Aussi, les gouvernements provinciaux avaient perdu des recettes résultant des activités minières sans que le gouvernement central n’ait pris des mesures appropriées pour leur fournir des fonds de substitution. Cette suspension privait donc tous ceux qui sont liés à l’exploitation minière de manière directe ou indirecte des moyens de subsistance.
Constat amer de l’Asadho, six mois après la suspension, la situation a empiré et la paix n’est pas restaurée à l’Est du pays. Les militaires, policiers et les groupes rebelles ont pillé sérieusement les minerais pendant cette période, et aucune enquête sérieuse n’a été menée par la justice pour mettre la main sur les responsables et les commanditaires de la mafia qui sévit dans cette partie de la République.