Le ministre du Développement rural Philippe Undjia été révoqué et mis à la disposition de la Justice, a annoncé samedi au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, Luzolo Bambi, ministre de la Justice et Droits humains. Selon ce dernier, cette action du chef de l’Etat marque la deuxième phase de l’opération «tolérance zéro» qui concerne plusieurs autres hauts cadres du portefeuille de l’Etat et de l’administration publique. «Le principe pour le chef de l’Etat, c’est qu’il n’y ait pas d’intouchables. Personne n’est au-dessus de la loi, fût-il civil, militaire ou policier. C’est la deuxième phase de la tolérance zéro (…),» a souligné le ministre Luzolo Bambi.
Le ministre du Développement rural n’est pas le seul à être démis de ses fonctions et mis à la disposition de la justice.
Un ministre provincial de l’Equateur, le président du Conseil d’administration et l’administrateur délégué général de la Société nationale de loterie, deux magistrats et plusieurs autres hauts fonctionnaires des Finances et de l’administration douanière (DGDA) sont aussi concernés par la mesure du président de la République.
Toutes ces personnalités sont accusées, pour les unes, de mégestion et des détournements de deniers publics, et pour les autres, de corruption, a indiqué Luzolo Bambi.
«Joseph Kabila a frappé dans sa maison propre», a laissé entendre le ministre de la Justice, précisant que les dirigeants mis en cause, dans cette première série de la chasse « aux cols blancs » sont de la majorité présidentielle.
Luzolo Bambi a souligné le fait que la prescription des poursuites pour les infractions de détournement des deniers publics en droit congolais est de dix ans.
En d’autres termes, l’action du chef de l’Etat peut s’étendre, rétroactivement jusqu’à la gestion des affaires publiques en 2001.