Cette conférence, organisée par la Coalition africaine des Grands Lacs contre la peine de mort avec l’appui de la Francophonie et de l’ambassade d’Espagne, a pour objectif la mise en place des stratégies régionales conjointes pour l’abolition de la peine de mort en Afrique centrale.
M. Luzolo Bambi a indiqué que la justice congolaise applique depuis dix ans l’abolition de fait et non de droit, c’est-à-dire le moratoire sur la peine de mort. Pour ce faire, la RDC s’inscrit dans la droite ligne des pays qui, sans tuer le criminel, le neutralisent pour l’empêcher de récidiver. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Alexis Thambwe Mwamba, a révélé que la non exécution des assassins de feu Président Laurent-Désiré Kabila constitue la preuve péremptoire de l’application de ce moratoire.
Le gouvernement congolais, a-t-il poursuivi, n’entrevoit pas sortir maintenant de ce moratoire, du fait de la recrudescence des poches d’insécurité dans la partie est de la RDC. Il suggère que le Parlement congolais mette en œuvre rapidement les mécanismes d’une réforme approfondie du code pénal.
Pour le vice-président de la Coalition mondiale contre la peine de mort et directeur d’ « Ensemble contre la peine de mort », M. Raphael Chenul-Hazan, après l’esclavage et la torture, l’abolition de la peine de mort est devenue un combat universel pour l’humanité. La RDC doit avoir une volonté politique forte dans le sens de l’abolition de la peine de mort, étant donné que sept des neuf pays limitrophes de la RDC l’ont déjà abolie, a-t-il souligné.
Le coordonnateur de la Coalition africaine des Grands Lacs contre la peine de mort, Me Liévin Ngondji, a appelé les députés congolais à légiférer contre la peine de mort à l’instar du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda. L’abolition de la peine de mort est l’une des victoires que l’humanité ait remportées, a-t-il conclu.