Mais le quotidien de l’avenue Colonel Lukusa n’a pu obtenir des précisions au sujet de la date exacte du tête-à-tête entre les deux personnalités ni de la durée du séjour du numéro un de l’UDPS à l’autre rive du fleuve Congo. L’on croit toutefois savoir que le menu de leurs entretiens pourrait s’articuler autour de la recherche des pistes de solution à la crise politique et sécuritaire congolaise, dont la toile de fond se trouve être la contestation des résultats de l’élection présidentielle de novembre 2011 par une large frange des Congolais et l’interminable guerre qui secoue la partie Est du pays.
Interrogé sur la probabilité que Tshisekedi et Denis Sassou Nguesso puissent échanger autour des « Concertations nationales » ou du « Dialogue national » dont on parle tant du côté de Kinshasa, une source proche du président national de l’UDPS a laissé entendre que ce forum n’a jamais constitué et ne constitue pas une préoccupation pour le père de l’opposition pacifique en République Démocratique du Congo. Etienne Tshisekedi, indique-t-on, est sur un autre créneau, celui de la crise de légitimité au sommet de l’Etat engendrée par les fraudes électorales planifiées par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) de Daniel Ngoie Mulunda, de la recherche d’une paix durable pour la RDC et la Région des Grands Lacs, de la lutte pour la démocratisation effective du pays et la promotion du bien-être social pour la majorité des Congolais.
Ainsi donc, Etienne Tshisekedi pourrait mettre à profit son séjour brazzavillois pour passer en revue, avec le président Denis Sassou Nguesso, les problèmes politiques, sécuritaires, économiques et sociaux qui empêchent les Congolais de Kinshasa de s’entendre et de rebâtir un Congo nouveau. Le cahier de charges de l’UDPS, pense-t-on, pourrait s’articuler autour des matières que cette formation politique considère comme incontournables pour recréer la cohésion nationale, à savoir le retour à la vérité des urnes, la clarification des tenants et aboutissants de la guerre de l’Est, la libéralisation des activités des partis politiques, la liberté d’opinion et d’expression, la bonne gouvernance, le changement de mentalités, la lutte contre les antivaleurs (corruption, impunité, détournement des biens sociaux et des deniers publics), le respect des droits de l’homme, la libération des prisonniers politiques, la recherche du bien-être des masses déshéritées, etc.
Au retour de Tshisekedi de Brazzaville, on en saura certainement plus sur le contenu de ses entretiens avec le président Denis Sassou.