Le bilan exact de ces nouveaux combats à Rutshuru-centre n’est pas encore connu.
Dans la matinée, la reprise de Kiwanja est intervenue au cours de violents combats pendant lesquels un casque bleu tanzanien a été tué.
La Monusco, qui appuie l’armée sur le terrain, dispose d’une importante base à Kiwanja, où de nombreux déplacés ont trouvé refuge.
Les habitants de cette localité saluent le retour des FARDC dans leur cité, les encourageant à poursuivre les rebelles jusque dans leur dernier retranchement.
L’un d’eux a témoigné auprès de l’envoyée spéciale de Radio Okapi dans cette cité, quelques heures après sa récupération par l’armée régulière:
«Depuis qu’on nous a infirmés que les FARDC sont en train de mener sur le terrain, on les attendait à bras ouverts. Aussitôt qu’ils [militaires des FARDC] sont arrivés à Kitoboko, tout le monde était dans la rue pour les attendre. Et ils ont senti réellement que la population les attendait à bras ouverts!»
Selon lui, la population locale souhaite que les FARDC continuent « jusqu’à Runyoni, jusqu’à aller poursuivre l’ennemi dans sa dernière demeure.»
Solution politique
Le Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en RDC, Martin Kobler, a visité la cité de Kiwanja ce même dimanche pour réconforter la population locale sortie de l’occupation des rebelles du M23, qui a duré plus d’une année.
«C’est ma première impression que le peuple est vraiment heureux d’être libéré et que c’est la fin des combats maintenant. Ce territoire est libéré du M23», a témoigné le parton de la Monusco. Il a tenu à assurer cette population de Kiwanja que le Mission onusienne est là pour la protéger.
Tout en félicitant les forces armées de la RDC ainsi que les casques bleus déployés dans cette zone pour le travail abattu, Martin Kobler a aussi encouragé la recherche d’une solution politique à cette crise:
«Nous avons l’obligation de protéger les civils ici. C’est pourquoi on est ici. C’est notre tache, notre mandat. Mais il faut maintenant poursuivre aussi la voie politique, en particulier rentrer à Kampala [où sont suspendus les pourparlers entre les délégations du gouvernement congolais et du M23]».
Le M23 menace de se retirer des négociations de Kampala si la médiation ougandaise n’obtient pas une «cessation immédiate des hostilités» en cours dans l’Est de la RDC et d’organiser une contre-offensive de grande envergure contre toutes les positions ennemies. C’est ce qu’a déclaré Amani Kabasha, chef de la communication du M23.
Dans un communiqué publié ce dimanche, le M23 indique qu’il «refuse de combattre dans la cité de Kiwanja et s’en retire sans combat», laissant la «gestion sécuritaire de Kiwanja de cette localité aux forces de la Monusco».
Réédition des rebelles
Par ailleurs, après la reprise de la cité de Kiwanja par les FARDC, plusieurs combattants du M23 ont commencé à déposer leurs armes et à se rendre dans les bases de la Monusco dans le territoire de Rutshuru. La mission onusienne en RDC se réjouit de cette décision des rebelles.
Josiah Obat, officier aux affaires politiques de la Monusco au Nord-Kivu, invite d’autres rebelles à se rendre dans les bases de la Monusco qui sont prêtes à les accueillir:
«La Monusco félicite les jeunes d’avoir pris la décision d’arrêter avec la guerre et de se rendre dans les bases de la Monusco. C’est une chose qu’on encourage beaucoup pour que tous les jeunes qui sont encore en brousse puissent se rendre dans les bases de la Monusco et finir avec la guerre.»
Les combats entre les FARDC et le M23 ont repris le vendredi tôt dans la matinée à Kibumba. Ce sont les affrontements les plus violents depuis le mois d’août dernier. Après Kibumba, les FARDC ont récupéré, dimanche 27 octobre, la localité de Kiwanja, située à 70 km au nord de Goma.
Un casque bleu tanzanien a été tué dimanche à Kiwanja, selon un communiqué de la mission onusienne. La Monusco a également fait état d’un déplacement des populations locales vers Kibumba.