« Nous pensons que nous assistons à une véritable cacophonie au niveau de la Majorité présidentielle. Cette confusion est en train de semer la désolation dans le chef de la population qui ne sait plus à quel saint se vouer », affirme Clément Kanku.
Le président national du Mouvement du renouveau évoque les propos du porte-parole du gouvernement qui a annoncé « en grande pompe sur les chaînes étrangères que le chef de l’Etat n’allait pas se représenter en 2016 ».
Au cours de l’émission Internationales diffusée sur RFI et TV5 le 9 mars dernier, Lambert Mende a déclaré :
«Le président Kabila respectera strictement ce qui est écrit dans la constitution. Il nous a dit qu’en 2016, il y aura un passage de flambeau civilisé entre un président qui sort et un président qui entre».
Aussitôt après cette déclaration, a indiqué Clément Kanku, Lambert Mende a été « contredit par les autres membres de la majorité présidentielle qui viennent même nous annoncer aujourd’hui des schémas aussi fantaisistes que farfelus ».
Il fait allusion à la proposition du secrétaire national du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), le parti présidentiel, de changer la constitution de la RDC pour ouvrir la voie à plusieurs mandats présidentiels afin de permettre au chef de l’Etat d’achever son programme de gouvernance dénommé « révolution de la modernité ».
« Nous ne comprenons pas ce qui se passe au sein de la Majorité présidentielle », lance Clément Kanku pour qui « il est impératif que le chef de l’Etat fixe l’opinion sur ce qu’il va faire en 2016 ».
« Tout le monde parle en son nom et lui ne donne pas sa position. Ça fait désordre. Ça risque de nous entraîner dans une instabilité à l’approche des élections. Aujourd’hui, moi j’invite le chef de l’Etat qui est garant des institutions et de leur bon fonctionnement, garant même de la constitution, qu’il puisse éclairer l’opinion », souligne l’opposant.
Le débat sur la participation ou non de Joseph Kabila à l’élection présidentielle de 2016 agite la classe politique depuis plusieurs semaines. L’actuel président congolais achèvera son second mandat en 2016. La constitution du pays limite le nombre de mandats présidentiels à deux. L’article 220 de la loi fondamentale indique que cette disposition ne peut faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle.