Dans une lettre ouverte datée du 6 mai 2014 adressée aux présidents des partis politiques de l’opposition, son président, le député Jean Lucien Busa, salue la prise de position du gouvernement américain, agissant selon lui aux côtés du peuple pour avoir soutenu, par la bouche de son Secrétaire d’Etat, le respect du processus constitutionnel.
L’élu de Budjala a saisi l’opportunité pour exprimer son soutien à l’UDPS, au MLC, à l’UNC et à leurs alliés tout comme au groupe des Socio-Démocrates Chrétiens, qui ont souscrit unanimement au strict respect des dispositions constitutionnelles intangibles.
Bussa fait remarquer que la Commission Electorale Nationale Indépendante, suivant la feuille de route présentée par son président, chercherait à sortir du cycle électoral en cours pour pousser l’Assemblée Nationale à une révision Constitutionnelle.
Le président du C.DE.R a rappelé que l’Opposition, dans son ensemble, avait fustigé le désir de certains acteurs de la Majorité de vouloir remettre en cause les dispositions constitutionnelles verrouillées, dans l’optique de pérenniser le pouvoir actuel, et l’attitude du président de la CENI de vouloir proposer l’élection des députés provinciaux au suffrage indirect, en violation flagrante de l’article 197 de la Constitution.
L’ancien Secrétaire général du MLC a souligné que l’actuelle Constitution de la RDC, âgée de huit ans, n’a pas encore connu sa pleine application dans certaines de ses dispositions relatives notamment à l’installation de vingt-six provinces, l’éclatement de la Cour Suprême de Justice en trois juridictions, au respect des droits économiques et sociaux.
Ce député de l’opposition a fait savoir que l’exposé des motifs de la Constitution en vigueur en RDC renseigne que pour mettre fin à la crise chronique de légitimité et donner au pays toutes les chances de se reconstruire, les délégués de la classe politique et de la société civile, forces vives de la nation, réunis en Dialogue inter congolais, avaient convenu, dans l’Accord global et inclusif signé à Pretoria en Afrique du Sud le 17 décembre 2002, de mettre en place un nouvel ordre politique, fondé sur une nouvelle Constitution démocratique, sur base de laquelle le peuple congolais puisse choisir souverainement ses dirigeants, au terme d’élections libres, pluralistes, démocratiques, transparentes et crédibles.
« C’est ainsi qu’en ce qui concerne l’organisation et l’exercice du pouvoir, l’alternance démocratique a été instituée comme l’un des pivots de l’organisation des institutions de l’Etat », a-t-il affirmé, tout en précisant que conformément à la Constitution, le mandat du Président de la République n’est renouvelable qu’une fois. Il s’agit, pour le précité, d’un contrat social à préserver.
Toutes ces raisons fondent autant qu’elles justifient le refus du parti cher à Jean Lucien Bussa d’accepter la révision constitutionnelle.
Pour tout dire, le CDER soutient la pétition initiée par l’opposition pour obtenir le départ de MaluMalu de la présidence de la CENI. Dans l’hypothèse contraire, l’ancien président du groupe parlementaire MLC à l’Assemblée nationale suggère aux partis politiques de l’Opposition ayant des représentants à la CENI, de les rappeler en consultation ou, le cas échéant, les retirer de cette institution d’appui à la démocratie, pour ne pas cautionner une élection dont le processus semble corrompu d’avance.