Paris et Kinshasa sont tous deux préoccupés par la situation en Centrafrique. La France est concernée pour avoir envoyé ses soldats dans ce pays, alors que la RDC est préoccupée à cause des risques de déstabilisation provoqués par l’arrivée des réfugiés centrafricains sur son sol.
La situation sécuritaire en Centrafrique s’est détériorée depuis la chute de François Bozizé en mars 2013, chassé par les rebelles de la Séléka. Leur chef, Michel Djotodia avait alors pris le pouvoir. Mais son règne a été de courte durée. Face à la situation tendue que traverse son pays, il a été obligé de démissionner le 10 janvier 2014 et s’est exilé au Benin. Le pays est à ce jour plongé dans la violence.
La RDC a envoyé environ huit cent cinquante soldats au sein de la mission onusienne (Misca) déployée en Centrafrique pour ramener le calme.
Selon un diplomate français, François Hollande devrait présenter à Joseph Kabila une demande de renforcement du contingent congolais au sein de la Misca, ou, à défaut, chercher à obtenir l’assurance que les effectifs congolais seront maintenus.
A l’heure actuelle, les pays européens ne montrent aucun empressement à envoyer des hommes soutenir le contingent français de l’opération Sangaris, qui soutient la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) déployée sous l’égide de l’Union africaine.
Développement de la RDC
La rencontre devrait également être l’occasion d’aborder le rôle que pourraient jouer les entreprises françaises dans le programme de développement de la RDC, dans la perspective du nouveau partenariat avec l’Afrique prôné par Hollande.
Mais pour cela, les autorités françaises souhaitent une amélioration du climat des affaires en RDC, qui, en dépit d’une certaine amélioration, reste très mauvais, au vu des classements internationaux sur le sujet.
Concernant la situation politique interne de la RDC, certaines sources parisiennes indiquent que la France pourrait aussi donner sa position sur les élections de 2016 au cours de cette rencontre.
Joseph Kabila est arrivé au pouvoir en 2001, après la mort de son père, Laurent-Désiré Kabila. Il a été élu en 2006 puis réélu en 2011, à l’issue d’un scrutin toujours contesté par l’opposition congolaise.
La Constitution congolaise interdit au président de la RDC, Joseph Kabila, de briguer un nouveau mandat en 2016. L’opposition soupçonne le clan présidentiel de vouloir modifier la loi fondamentale pour permettre à Kabila de se maintenir à son poste, mais celui-ci n’a pas encore fait part publiquement de ses intentions.