Sur initiative de l'Union national de la presse et d'organisations syndicales du secteur, une marche pacifique de solidarité se tiendra lundi à Kinshasa suite à l'assassinat du journaliste Franck Kangundu, alias Ngyke, journaliste du quotidien indépendant 'La Référence Plus', et de son épouse, Hélène Mpaka, survenu dans la nuit du 2 au 3 novembre, dans un quartier de la capitale de la République démocratique du Congo. Ce double homicide n'est le dernier en date d'une série d'assassinats et de tentatives d'assassinat, dans un climat de violence et d'insécurité diffuses, dénoncé par les populations locales, tout comme le manque de réaction des forces de l'ordre. Des sources locales de la MISNA avaient justement expliqué cet homicide par la persistance d'une poche de criminalité, en particulier à Mombele, quartier où Kangundu a perdu la vie, mais n'avaient pas exclu un mobile davantage politique. D'une part le maigre butin emporté par les malfaiteurs a suscité quelques perplexités, de l'autre Franck Kangundu, directeur de la rubrique politique du quotidien, était aussi un proche collaborateur du numéro deux du parti présidentiel Marie-Anne Lukinana et ses écrits pouvaient déranger des milieux hostiles à la puissante secrétaire générale du Pprd (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie). L'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (Rsf) a adressé une lettre à William Lacy Swing, représentant spécial du secrétaire général de l'Onu au Congo et chef de la Mission des Nations unies au Congo (Monuc), exhortant la mission des Nations unies à exiger du président Joseph Kabila que "justice soit rendue à ce journaliste assassiné". Par ailleurs, Rsf a rappelé au haut fonctionnaire onusien qu'aucune enquête sérieuse n'a été menée sur la tentative d'assassinat, par des hommes en uniforme, de Jean Ngandu, journaliste de Radio Okapi, le 28 mai à Lubumbashi (province du Katanga, sud), ni sur l'assassinat du militant des droits de l'homme Pascal Kabungulu Kibembi, le 1er août à Bukavu (Sud-Kivu, est). En vue de l'hommage au journaliste et à son épouse, le rédacteur en chef de Radio Elikya, un émetteur de Kinshasa, Aimé Dionzo, a déclaré à la MISNA que : "Toute la rédaction de la radio va participer à la marche à Kinshasa. Nous déplorons ce double homicide et nous exprimons toute notre solidarité envers les familles des victimes et la revue 'Référence Plus'. Nous déplorons toute action qui vise à museler la presse. Qui commet un crime contre un professionnel de l'information commet un crime contre l'humanité".