L’interpellation du Premier ministre initiée par les députés nationaux Roger Lumbala wa Tshitenge et Jean-Pierre Lisanga Bonganga, les motions de défiance contre Lambert Mende Omalanga et Alexis Thambwe Mwamba, respectivement ministre de l’Information et ministre des Affaires étrangères et l’examen du projet de loi portant organisation, attributions et fonctionnement de la Commission nationale électorale indépendante (CENI) ont figuré au menu de la plénière d’hier mercredi 20 mai 2009 en la salle des Congrès du Palais du peuple.
Prévue initialement à dix heures, la plénière a démarré à treize heures passées de quelques minutes. Cela est dû au fait que les présidents des groupes parlementaires ainsi que des commissions permanentes s’étaient d’abord retrouvées en conférence des présidents afin de discuter de l’ordre du jour. A la suite de la proposition du président de l’Assemblée nationale, les points retenus à l’ordre du jour devaient faire l’objet d’un débat à huis clos. Ce qui a suscité des remous dans la salle. Quelques députés de l’Opposition sont intervenus par motion de procédure pour fustiger la démarche d’Evariste Boshab. Le premier à prendre la parole, c’est le député Jean-Claude Vuemba. Il fait savoir à celui qui a la police des débats que vu la sensibilité des matières à traiter, il va de soi qu’un débat public ait lieu. Car, a-t-il estimé, « notre peuple doit être suffisamment informé sur la marche des institutions. L’intervenant a été corroboré par le député Moboa.
CE N’EST PAS ENCORE UNE INTERPELLATION
A son tour, le député Dieudonné Mwenze a relevé quelques contradictions dans la motion d’interpellation adressée au Premier ministre. « L’intitulé même de la motion, a-t-il indiqué, fait état d’une déclaration valant interpellation ». Il s’est dit convaincu que, jusqu’à preuve du contraire, le document soumis à l’appréciation des députés n’était pas encore une interpellation. Par conséquent, cela appelle débat à huis clos avant d’en discuter en plénière.
Il a été par la suite appuyé par Me Kamoni du PPRD. Appelée à trancher, la plénière a souscrit à la démarche du président de l’Assemblée nationale. Donc, les députés ont siégé à huis clos.
S’agissant de l’interpellation du Premier ministre, cette motion porte deux volets. Le premier est d’ordre politico- sécuritaire. Abordant cet aspect, le député Roger Lumbala convie Adolphe Muzito à venir fixer les députés sur les résultats des opérations « Umoja Wetu » au Nord Kivu et « Coup de tonnerre » dans la province Orientale. En d’autres termes, ce volet est le prolongement de la pétition au temps fort de l’opération. Le président de l’ODR voudrait que le chef du gouvernement éclaire au moins la religion des députés.
Le deuxième volet de l’interpellation concerne la partie socio-économique. A ce niveau, le député Jean- Pierre Lisanga Bonganga voudrait que le Premier ministre vienne s’expliquer sur des marchés confiés au président de la Banque Congolaise, Roger Yagi et qui n’ont pas été exécutés. Pour avoir été cité dans cette interpellation, ce dernier a instruit son avocat conseil en vue d’intenter un procès en justice contre les députés auteurs de la motion.
ROGER LUMBALA SE DESOLIDARISE DE LISANGA BONGANGA
Pour n’avoir pas produit des preuves concernant Roger Yagi cité dans ce document, Roger Lumbala, alors président de l’ODR, a jugé utile de se désolidariser de son collègue sur le volet socio-économique de la motion qui ne l’engage pas. Il est prêt à exhiber une note à l’avocat du président de la Banque Congolaise, déclinant ainsi toute responsabilité sur cette question au cas où son collègue député ne produirait pas de preuves.
Concernant la motion de défiance contre le ministre de l’Information, Lambert Mende, il lui est reproché d’avoir instrumentalisé, au mépris de l’article 24 de la Constitution, un service public, en l’occurrence la RTNC, à travers des vociférations malveillantes d’un animateur de télévision dont le profil est sujet à caution, des abus de pouvoir pour avoir décidé de priver le peuple congolais, souverain primaire et propriétaire de la RTNC, de la retransmission en direct ou en différé à la radio ainsi qu’à la télévision nationale, de la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire du Parlement du 15 mars 2009, tant au niveau de l’Assemblée nationale que du Sénat.
Il lui est également reproché d’avoir pris, à tort, pour prétexte l’arrêt de la Cour Suprême de Justice, en rapport avec la rretransmission en direct des séances de l’Assemblée nationale, pour justifier l’interdiction de la retransmission en direct susvisée alors que l’arrêt dont question n’interdit pas la retransmission en direct et avoir instruit les services, sans raison valable, de procéder à la coupure volontaire du signal de la télévision de la chaîne de l’Assemblée nationale. Comme si l’Etat censure l’Etat. Cette motion est initiée par Martin Mukonkole de l’ODR.
Partant de la motion de défiance contre le ministre des Affaires étrangères, initiée par le député Emery Okundji Ndjovu, rappelle que le 25 février 2009, devant un parterre d’officiels congolais, rwandais et multinationaux, une mosaïque de soldats, toutes nationalités confondues, des chevaliers de la plume et autres couches de la population, M. Alexis Thambwe Mwamba, ministre des Affaires étrangères a relevé à l’opinion « qu’un mois d’émolument d’un député peut payer dix ans de salaire d’un enseignant du Nord-Kivu. Comme si cela ne suffisait pas, pour souiller davantage la réputation des députés nationaux, le ministre des Affaires étrangères, toujours lui, répondant à une question sur la pétition signée enfoncera le clou pour dire : « Vous savez, on ne devient pas député au sortir de l’université. Nombreux signent des documents sans en connaître ni le contenu, ni la portée… », a-t-il dénoncé.