La corruption affecte tous les secteurs de la vie nationale en RDC. Son éradication mérite une thérapeutique axée sur des sanctions exemplaires et sans complaisance. La combattre sous toutes ses formes est plus qu’une nécessité.
La République démocratique du Congo est classée parmi les pays les plus endettés de la planète, en dépit de nombreuses richesses naturelles qu’elle regorge. Plusieurs maux et non des moindres sont à la base de ce paradoxe qui étonne plus d’une personne. Parmi les plus perceptibles, figurent le détournement des deniers publics, la corruption, la concussion, l’impunité… Ces fléaux et tant d’autres ont élu domicile au pays depuis des décennies. Erigés en mode gestion de la chose publique, ils ont précipité la RDC dans un gouffre indescriptible.
Faisant l’autopsie de maux qui rongent la société congolaise, le président Joseph Kabila a, plus d’une fois, dénoncé ces fléaux, dont la corruption. Sa dernière dénonciation en date est celle faite dans son message à la nation prononcé à partir de Goma, lors de la commémoration du 49ème anniversaire d’indépendance. Dans ce message, le président de la République s’est surtout appesanti sur les méfaits constatés dans le chef des hommes en toge noire. Des magistrats qui, selon lui, sont impliqués dans des pratiques telles que le vol, la concussion, la corruption…, qui sévissent dans tous les domaines de la vie.
INQUIETUDE
De leur côté, les évêques catholiques ont, en marge de la 45ème réunion de l’Assemblée plénière de l’épiscopat congolais dénoncé la corruption. Pour eux, « la corruption est devenue le cadre général de vie et d’action politique en République démocratique du Congo ». Avant de faire remarquer : « Tout le monde s’en plaint et la dénonce, mais une réelle volonté de la combattre et l’éradiquer le fait encore défaut ». C’est pourquoi, il s’avère indispensable de sanctionner tous les auteurs avérés responsables de la corruption ou autres pratiques négatives.
L’opinion se souviendra que Joseph Kabila avait promis de prendre des mesures qui s’imposent à l’endroit des auteurs de la corruption. En révoquant un certain nombre de magistrats civils, on s’aperçoit qu’il a tiré les conséquences des conclusions de la session extraordinaire du Conseil supérieur de la magistrature, tenue du 11 au 23 juin dernier à Kinshasa.
Avec la signature de l’Ordonnance d’organisation judiciaire n°09/055 du 15 juillet 2009 portant révocation des magistrats civils du ministère public, le président de la République a donné le coup d’envoi de l’assainissement du système judiciaire congolais. Une mesure saluée par plus d’un observateur. A ce sujet précis, bon nombre de personnes veulent voir de telles mesures s’étendre sur tous les secteurs de la vie nationale. Surtout quand on sait que la corruption et tant d’autres anti-valeurs sont devenues monnaie courante dans la société congolaise.
En tant que pays post-conflit, le Congo a besoin d’énormes moyens financiers pour sa reconstruction. Pour réussir un tel pari, il faut que les recettes fiscales et autres revenus de l’Etat soient bien maximisés et canalisés.
En d’autres termes, c’est en pratiquant la bonne gouvernance que le pays pourrait facilement décoller. Agir autrement, c’est faire du surface. Conséquence, la RDC demeurera longtemps dans son état actuel du sous-développement.