La ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), avec ses routes et avenues nettoyées, a revêtu sa plus belle robe lundi pour accueillir le 29ème Sommet de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), qui s'est ouvert le même jour.
Les routes d'accès à la Cité de l'Union Africaine (UA), lieu du sommet, étaient décorées des fleurs et garnies des pancartes et affiches souhaitant la bienvenue aux diffentes délégations des pays membres de la SADC.
Pour lier l'utile à l'agréable, quelques célèbres artistes musiciens congolais, Papa Wemba, Tshala Muana, Koffi Olomide, Mbilia Belle, Simaro Lutumba ont composé une chanson pour la SADC et l'intégartion régionale.
Les dirigeants congolais ont voulu donner à cet évènement un caractère solennel. D'abord parce que c'est la toute première fois qu'un sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de la SADC se tienne en RDC. Ensuite, parce que ces assises interviennent à un moment où la RDC se trouve dans une phase décisive de son histoire, celle de la consolidation de la paix et de la reconstruction économique et sociale.
Ces assises ont été précédées par des travaux préparatoires au cours desquels des experts et de hauts fonctionnaires des pays membres de la SADC ont examiné, 3 jours durant, un document de près de 40 pages relatif au développement et à l'intégration régionale, puis, par le conseil des ministres de la SADC qui s'est ouvert les 5 et 6 septembre. Ce conseil a procédé à l'adoption dudit document qui a été soumis lundi aux chefs d'Etat et de gouvernement.
Pour les dirigeants de la SADC, le sommet de Kinshasa doit être celui de la réactivation des décisions prises lors du précédent sommet en Afrique du Sud. La SADC s'est dotée pour objectif la promotion de la paix et de la sécurité ainsi que de l'intégration économique de la sous-région.
LE DEFI ENVIRONNEMENTAL
Les dirigeants de la SADC sont réunis à Kinshasa pour examiner le travail concrétisé jusqu'à ce jour et pour poser les jalons des tâches à venir et relever les grands défis de l'heure. Parmi ces défis, il y a bien entendu la question de changement climatique qui n'épargne aucun Afriacain, en l'occurence les pays membres de la SADC.
Sur ce point précis, l'espace SADC, victime de la sécheresse et des inondations, paie un lourd tribut, notamment sur le plan agricole et la sécurité alimentaire. Les pays de la SADC se proposent d'apporter une position commune et cohérente vis-à-vis de la Conférence sur les changements climatiques qui aura lieu en décembre prochain à Copenhague, capitale danoise.
Les pays de la SADC misent sur la RDC, qui représente la moitié du massif forestier du Bassin du Congo, le deuxième après l'Amazonie, pour lutter contre les changements climatiques, tout en préservant ses intérêts spécifiques en gérant judicieusement ses ressources naturelles dans la perspective d'un développement durable.
L'INTEGRATION REGIONALE
Sur le plan économique, les participants analyseront les implications et les impacts négatifs de la crise économique et financière internationale sur les économies de la région, ainsi que les questions liées au commerce, à l'industrie, aux finances et à l'investissement.
Les dirigeants de la SADC vont créer des conditions favorables à la promotion du commerce inter-régional et de la production locale en vue de créer de la valeur ajoutée aux économies des pays membres.
Dans le domaine du commerce, ils vont soutenir la zone de libre-échange lancée lors du 28e sommet de la SADC en Afrique du Sud. Car selon eux, la zone de libre-échange constitue une étape importante vers la fluidité du commerce dans la région et en même temps un paramètre importnat dans le processus d'intégration régionale. Pour ce faire la question de la libre circulation des perssonnes et des bienes dans l'espace SADC constitue également une priorité.
Sur le plan de l'énergie, les pays de la SADC sont en proie à un déficit énergétique sans précédent. Les participants aux assises de Kinshasa entendent résoudre le problème par la redynamisation des grands projets tels que la modernisation du barrage hydro-électrique d'Inga en RDC, qui figure parmi les projets intégrateurs du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).
Les problèmes relatifs aux infrastructures seront également abordés, avec un accent particulier accordé aux questions récurrentes liées essentiellement à la sécurité alimentaire, à l'agriculture, à la conservation de la nature et aux stratégies régionales pour combattre le VIH et d'autres maladies endémiques, principales causes de la mortalité élevée enregistrée dans les pays de la SADC.
Enfin, en ce qui concerne le volet culturel, les dirigeants de la SADC vont soutenir l'idée de cohabitation de la jeunesse de la sous-région.