Traqués, il y a quelques temps, par les forces congolaises et rwandaises, les rebelles hutu des FDLR continueraient à recruter et se seraient même installés dans de nombreuses zones d’où ils avaient été chassés après des offensives durant l’année en cours. Ils auraient, ainsi, fait jouer leurs réseaux de soutien tant régionaux qu’internationaux pour se procurer des armes et exporter des minerais jusqu’en Europe ou dans les Emirats.
Avec la traque conjointe menée par Kinshasa et Kigali dernièrement, les rebelles FDLR ont-ils disparu de la circulation? A en croire un rapport détaillé transmis début novembre 2009 au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, les structures politiques et militaires des rebelles Hutu rwandais n’ont pas été démantelées à l’Est de la RDC. Et pour cause, «les rebelles hutu rwandais, qui sévissent dans l’Est de la République démocratique du Congo, ont bâti un réseau de financement et de soutien international, qui fait donc échec à toute tentative de neutralisation», indique un rapport d’experts de l’ONU cité par l’Agence France Presse.
Dans ce rapport qui n’a pas été rendu public, indique-t-on, «les experts affirment que ces rebelles des FDLR ont notamment reçu le soutien des membres d’organisations caritatives étrangères et parviennent ainsi, via des intermédiaires, à exporter des minerais». Allant plus loin, ces experts auraient cité «des compagnies britannique, malaisienne ou thaïlandaise, qui achèteraient des pierres issues de mines contrôlées par des rebelles». On estime actuellement à environ 5.000 en RDC le nombre de certains de ces combattants qui auraient activement participé au génocide au Rwanda.
Se prononçant ouvertement sur le résultat de la traque conjointe contre les FDLR, «les experts affirment que les opérations militaires menées contre les FDLR ont échoué à démanteler les structures politiques et militaires de l’organisation» qui continuerait ainsi à recruter et se serait installée dans de nombreuses zones d’où elle aurait été chassée après des offensives en 2009. Les FDLR auraient donc, depuis, fait jouer leurs réseaux de soutien régionaux et internationaux pour se procurer des armes et parvenir à exporter des minerais jusqu’en Europe ou dans les Emirats, indique le rapport cité par l’Agence française.
Comment affaiblir, dans ces conditions, le mouvement rebelle hutu? «Le mouvement serait considérablement affaibli s’il était coupé du contact avec la diaspora hutu rwandaise». A ce sujet, précise-t-on, «le groupe d’experts déplore, en particulier, le manque de coopération des pays occidentaux, parmi lesquels la France, la Belgique, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, où sont installés des cadres des FDLR en liaison régulière avec les combattants en RDC».
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