Près de 15.000 casques bleus, 25.000 soldats des FARDC, deux guerres d’agression contre la RDC, deux opérations conjointes militaires, mais les FDLR ne sont toujours pas neutralisées. Leur puissance de feu demeure quasi intacte, entretenant toujours leur capacité de nuisance. Comment expliquer cet échec ? La réponse se trouve dans ce rapport qui vient d’être transmis au Conseil de sécurité des Nations unies accusant des ONG humanitaires de se détourner de leur mission réelle pour se livrer au trafic d’armes, à l’exploitation frauduleuse des minerais. Le mystère est en train de s’éclaircir autour de la guerre du Kivu.
Dans un rapport accablant transmis au Conseil de sécurité des Nations unies, des experts de l’ONU accusent des ONG humanitaires de faire échec aux initiatives de paix en République démocratique du Congo, et plus particulièrement au Kivu. Il s’agit dans ce rapport, des ONG humanitaires espagnoles, FUNDACIO S’OLIVARA et INSHUTI, et italienne.
En plus, un missionnaire catholique belge, le «caissier », remettait régulièrement, dans sa paroisse basée en Tanzanie, des fonds nécessaires aux FDLR pour s’approvisionner en armes et munitions. Ce sont ensuite des ONG humanitaires italiennes qui interviennent pour acheminer ce matériel de guerre auprès des rebelles rwandais. On cite en plus une société belge, Berkenrade qui commercialise l’or en provenance de la RDC via le Burundi. Cette société est contrôlée par un homme d’affaires Mutoka Rugganyiura, un des cadres des FDLR en Belgique.
Ce rapport précise que ces ONG ont totalement délaissé leur mission humanitaire pour soutenir les FDLR en leur fournissant même des renseignements de première nécessité et qui ont affecté justement les opérations militaires conjointes pour neutraliser ces forces négatives. Pire, elles jouent des intermédiaires pour l’exportation frauduleuse des minerais congolais via l’Ouganda, permettant ainsi aux FDLR de disposer des ressources financières très importantes, grâce à un réseau international. Bien sûr que ce rapport se termine en stigmatisant le comportement de quelques pays occidentaux qui soutiennent indirectement les FDLR. Il s’agit notamment de la France, de la Belgique, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis qui hébergent les cadres des FDLR en liaison directe avec leurs combattants installés en RDC.
DES ONG CRIMINELLES
Ce rapport vient de donner raison au gouvernement congolais qui fustigeait le comportement obscur de ces ONG humanitaires. Raison également au président soudanais El Béchir qui avait décidé de chasser toutes les ONG oeuvrant au Darfour.
Car comme nous le soulignions d’entrée de jeu, on ne peut expliquer que plus de 45 mille soldats, casques bleus-FARDC, ne puissent venir à bout de 5.000 rebelles rwandais. Peut-on comprendre que dans la seule région du Kivu, il existe plus d’une vingtaine d’ONG internationales humanitaires, mais que la situation humanitaire dans cette partie de la République est toujours préoccupante ?
La réponse est contenue dans ce rapport qui accuse directement les ONG humanitaires de se livrer à un jeu malsain. ONG assimilées par conséquent à des groupes armés qui favorisent le viol, le vol, le pillage, les assassinats. Elles se livrent au même jeu dangereux et criminel que les FLDR et autres milices, pour s’adonner à des exportations frauduleuses des minerais congolais au bénéfice des multinationales. En quoi ces ONG sont-elles humanitaires si au bout de leur parcours, leur action est criminelle ? Elles ne sont rien d’autres que des groupes armés qui tuent et pillent en RDC.
BALKANISATION, TOUJOURS A L’ORDRE DU JOUR
Ce rapport constitue une preuve de plus que la République démocratique du Congo est victime d’un vaste complot international. Que les conflits armés qui se déroulent dans cette partie de la RDC et de l’Afrique des Grands Lacs ne sont rien d’autre que des « guerres économiques » commanditées par des multinationales.
En fait, ce n’est pas la première fois que ce genre de rapport est produit par des experts de l’ONU. En 2008, un document de l’ONU démontrait que « si la cohésion des FDLR était fondée sur une idéologie politique contestataire au régime de Kigali, la survie du mouvement au Congo reposait sur un système d’intimidation de pratiques criminelles similaires à celui employé par les organisations mafieuses du crime organisé ».
Ce document ajoutait qu’à l’instar des autres groupes armés, les « FDLR s’illustrent encore davantage que les autres milices dans les abus sur la population par des violations massives des droits de l’homme ; la diversification de l’origine de leur financement à travers le contrôle des activités commerciales – légales ou illégales – développées dans leurs zones d’influence. Les FDLR se caractérisent par leur maîtrise de l’exploitation illégale des minerais rares et des autres ressources naturelles. Cette prédation économique très rentable a permis à la hiérarchie du groupe de s’enraciner profondément et confortablement dans l’Est du Congo ». Enfin, ce document conclut que « le groupe rebelle rwandais est toujours une menace pour les institutions congolaises ».
Au demeurant, la République démocratique du Congo n’est pas encore sortie de l’auberge. Si l’ONU, les partenaires de la RDC, surtout ceux du bloc occidental, continuent à caresser la RDC dans le sens du poil, ce double jeu ne vise rien d’autre que la balkanisation de la RDC. Dès lors que quelques ONG violent « leur serment humanitaire » pour devenir des groupes criminels, il revient au gouvernement congolais d’assumer ses obligations constitutionnelles. Car il y a encore péril en la demeure.
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