En une heure quarante cinq minutes, les Chefs d’Etats congolais Joseph Kabila et turc Abdullah Gül ont eu ce lundi 15 mars 2010 en matinée, au Palais de la Nation, une séance de travail, sanctionnée par la signature d’un Mémorandum en 6 points, avant d’animer une conférence de presse.
Convié le premier à commenter la séance de travail, l’hôte de marque du peuple congolais a estimé qu’au moment où la RDC s’apprête à célébrer le Cinquantenaire de son indépendance, la Turquie entend apporter un nouvel élan et une nouvelle accélération à la coopération structurelle. Son pays, a-t-il dit, mène une politique d’ouverture vers l’Afrique. Le choix du Congo – où la Turquie a une ambassade depuis 34 ans - se justifie par le caractère prééminent du pays au cœur du continent. Au cours de l’entretien avec son homologue congolais, il a été décidé de relancer la coopération dans tous les domaines, cela après avoir passé en revue la situation générale en RDC et dans la région. Il a adressé au Président Kabila toutes ses félicitations et tous ses encouragements au regard des réformes, pour le moins courageuses, entreprises aux plans politique, économique et social.
Lui emboîtant le pas, le Chef de l’Etat congolais a annoncé l’ouverture imminente d’une ambassade en Turquie « pour consolider et renforcer les relations entre les deux pays ». Il a salué la conclusion du protocole d’accord devant désormais régir les mécanismes de concertation permanente entre Kinshasa et Ankara.
C’est dans la partie « conférence de presse » que les deux hommes d’Etat se sont exprimés davantage.
Ainsi, aux deux questions de la presse congolaise de savoir ce que, concrètement, la RDC peut attendre de la Turquie aux plans financier et économique par rapport à la reconstruction nationale et ce que sont les secteurs d’investissements primordiaux visés, le Président Abdullah Gül a commencé par faire état de l’aide humanitaire, dans le domaine de la Santé, que son pays apporte à l’Afrique. Ce qui est important, a-t-il ajouté, c’est que la RDC exploite ses ressources au service de son peuple. C’est dans ce contexte qu’il s’est fait accompagner d’hommes d’affaires et d’opérateurs économiques turcs (250 au total) dont l’apport en termes d’investissements est à la fois créateur de richesses et générateur d’emplois. Déjà, a-t-il révélé, les deux parties attendent la décision devant sortir des concertations en cours entre les investisseurs turcs et congolais ; les secteurs-clés étant l’industrie forestière, les mines, la santé et la construction immobilière pour laquelle la Turquie occupe la deuxième place mondiale.
A la première question de la presse turque de savoir si la RDC a sollicité le concours de la Turquie par rapport à la fin du mandat de la Monuc, le Président Kabila a précisé qu’il n’y a pas à proprement parler refoulement ; terme utilisé par le journaliste. Le Chef de l’Etat a informé son homologue de l’évolution de la situation en révélant qu’une équipe mixte « RDC-Monuc » est à pied d’œuvre. « Il y a un dialogue, des négociations en cours », a-t-il précisé. A la seconde question relative au partenariat stratégique que la Turquie entend développer avec l’Afrique, le Président Kabila a déclaré être au courant de la réunion « Turquie/Union africaine » tenue dernièrement à Ankara. Reconnaissant avoir salué l’initiative à laquelle la RDC a d’ailleurs adhéré, il a fait valoir cependant les contacts directs établis au niveau bilatéral. « Une petite équipe va travailler d’arrache-pied pour une vision commune entre nos deux pays », a-t-il déclaré en substance.
Le programme du séjour du Président turc prévoit, dans l’après-midi de ce lundi 15 mars 2010 la tenue d’un Forum économique à l’Hôtel Memling de Kinshasa et en soirée un banquet offert par le couple présidentiel congolais au Palais de la Nation.