Quatre années après son investiture en 2006, le président de la République a décidé de tourner résolument son regard vers l’avenir, exhortant lundi les gouverneurs de province à des « résultats palpables » en leur interdisant des prétextes sur « ce qui n’a pas été fait dans le passé ».
La séance de travail du président Joseph Kabila avec les gouverneurs de province, entamée samedi au Palais de la nation et à laquelle ont été associés le président de l’Assemblée nationale ainsi que des membres du gouvernement dont le Premier ministre, s’est clôturée lundi à Kinshasa sur des instructions précises en rapport avec les « défis réels qu’il faut nécessairement relever ».
« Le chef de l’Etat a dit aux participants que le peuple congolais n’a plus besoin de discours ni de prétextes. Il n’a plus besoin de rappel de ce qui s’est passé dans l’histoire et qui n’a pas été fait. Il attend des gouverneurs de province des résultats palpables quant à la mise en œuvre des Cinq chantiers pour répondre aux aspirations des populations », a révélé à la presse le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Adolphe Lumanu.
Le président de la République a insisté sur un travail en synergie entre les provinces et le gouvernement central chargé d’évaluer à intervalles réguliers les travaux réalisés pour de rapides corrections appropriées, l’implication de tous les Congolais grâce à un travail productif et bien élaboré en mettant l’accent sur le développement du secteur routier..
Il a aussi exigé l’élaboration de programmes à moyen et court termes intégrant les recommandations issues de cette séance de travail par apport aux aspirations profondes de toutes les contrées du pays selon sa vision de grandeur de modernisation et de progrès qu’il a imprimée à la RDC ainsi que des actions à impact visible sur le terrain sur l’ensemble du territoire national, axées sur un chronogramme lié aux Cinq chantiers et à intégrer dans le budget 2011.
Après avoir relevé ce qui a déjà été fait et ce qui reste à faire en rapport avec les Cinq chantiers, les participants ont dégagé les projets à réaliser à court, moyen et long termes.
« Des activités de grande visibilité ont été ciblées à travers toutes les provinces, de même qu’il a été demandé à tous ceux qui sont impliqués dans ce programme d’intensifier les campagnes de communication pour que les populations congolaises, où qu’elles se trouvent, soient pleinement informées des réalisations de ce programme de la République », a expliqué à la presse le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku.
Le financement des projets à impact visible astreint les gouverneurs de province à « mobiliser suffisamment de moyens » pour leur exécution sans faille.
CONTINUITE D’UN PROGRAMME AMBITIEUX
Les séances de travail de samedi et lundi au palais de la nation font suite à la première conférence des gouverneurs de province tenue à Kisangani les 24 et 25 juin 2009 à Kisangani (Province Orientale) sous la direction du chef de l’Etat. D’importantes « suggestions » y ont été faites.
Sur le quintuple plan politique, administratif, culturel, sécuritaire et judiciaire, elles ont porté sur le renforcement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, l’accélération de la mise en œuvre de la décentralisation, la suppression des barrières et toutes formes de tracasseries sur les voies de communication, la lutte contre l’impunité, la corruption et toutes sortes d’antivaleurs notamment les viols et les violences faits à la femme, fille et enfant.
Il s’est agi aussi de l’accélération de l’installation de la justice de proximité sur l’ensemble du territoire national, de l’organisation régulière des itinérances par les gouverneurs dans leurs provinces respectives, du maintien de bons rapports entre d’une part les gouverneurs de province et leurs collaborateurs et, d’autre part, entre les gouvernements provinciaux et les assemblées provinciales ainsi que de la nécessité d’une réunion inter-institutionnelle pour d’autres questions préoccupantes.
Dans les domaines social, économique et financier, il a été recommandé l’institution d’un ordre de paiement permanent auprès des succursales de la Banque centrale pour les dotations au profit des provinces, l’accompagnement des provinces dans la mobilisation des recettes publiques, la concertation permanente entre les gouvernements central et provinciaux sur la gestion du Budget d’Investissement.
Sur le plan de la reconstruction et du développement, la Conférence des gouverneurs a suggéré la réaffirmation de l’implication de tous dans la réalisation du programme des cinq chantiers de la République, le démarrage du programme de réhabilitation des routes de desserte agricoles par l’organisation du système de cantonnage manuel sur les premiers 45.000 Km sur toute l’étendue du territoire national et la réhabilitation et la relance des unités de production agro-pastorales et industrielles.