Le gouvernement de la RD Congo veut désormais avoir un droit de regard sur tout appui financier extérieur destiné à sa population. C’est ce qui ressort de la séance de travail tenue hier jeudi 2 septembre à son cabinet, par le ministre des Finances, Matata Ponyo. Les échanges ont eu lieu avec les responsables de cellules d’exécution des projets financés par la Banque mondiale en RD Congo.
Matata qui s’adressait ainsi à la presse à l’issue des échanges, a fait savoir que l’objet de la rencontre portait sur le désir du gouvernement congolais d’avoir, comme ses divers partenaires au développement, un oeil dans le processus de suivi et d’évaluation des appuis financiers extérieurs destinés au pays. Il a, pour ce faire, rappelé que les relations bilatérales trouvent d’ailleurs leur sens dans une telle approche. La rencontre s’est voulue, a-t-il précisé, le lancement d’un processus de suivi, par le gouvernement, des projets exécutés pour le compte et en faveur de la RDCongo.
L’argentier congolais a estimé, en outre, que généralement le gouvernement n’a pas de paramètres fiables pour s’assurer de la réussite ou de l’échec de tel ou tel autre projet exécuté en faveur de sa population. Au total, les responsables de 12 cellules d’exécution des projets ont bien été reçus au « palais de verre », boulevard du 30 juin. « Il s’agira désormais pour le gouvernement de relever éventuellement les faiblesses et les forces à l’issue de l’exécution d’un projet», a précisé « Mapon » dont le ministère est le point focal des bailleurs de fonds qui ficellent des projets financés pour le compte et en faveur de la RD Congo. La démarche ainsi initiée par l’exécutif congolais implique les ministères sectoriels, a ajouté le ministre des Finances qui a rappelé que son département est dans la phase de recrutement de jeunes universitaires doués devant assurer la gestion des projets.
Un « Plan stratégique » pour les finances publiques
Dans la foulée de son intervention devant les médias, Matata Ponyo a rappelé les efforts actuellement consentis par le gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique de réforme des finances publiques. Il reconnaissait ainsi, à son lancement mardi dernier, les réformes économiques initiées par le gouvernement en 2001 et la mobilisation « constante des énergies ». De la même manière qu’il soulignait à l’attention des invités que le lancement du « Plan stratégique » constituait le point de départ d’un nouveau processus, celui de la vulgarisation que doit entamer le Comité d’orientation de la réforme des Finances publiques au sein des administrations centrales et provinciales. « La meilleure gestion des finances publiques passe par l’instauration de meilleurs instruments de gestion », conseillait Matata qui était d’avis qu’ « on ne peut vouloir bien gérer avec les méthodes dépassées ; on ne peut vouloir préserver la traçabilité de la dépense publique avec les instruments tout aussi archaïques ».
Il rappelait, devant députés, sénateurs, Premier ministre, ministres, président de la Cour des comptes, les efforts économiques à l’actif du gouvernement. Notamment, les prix intérieurs et le taux de change qui accusent, à ses yeux, une « relative stabilité depuis le mois de mars ». Le taux d’inflation annualisé, selon ses propres statistiques, est passé de 7,5% contre 15% projetés par le Fonds monétaire international (Fmi) dans le cadre du programme conclu avec cette institution.