Une mission du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné du 20 février au premier mars à Kinshasa a dressé un bilan positif sur des progrès enregistrés par la RDC dans le cadre de la 3ème revue de l’Accord conclu au titre de la facilité élargie de crédit (FEC).
Les responsables de la RDC ainsi que les experts du FMI ont échangé sur l’évolution la récente de la situation économique, la mise en œuvre des politiques dans le cadre de l’accord FEC, l’exécution du budget de 2011 et les reformes structurelles prioritaires requises pour consolider la stabilité macroéconomique, entretenir une croissance élevée et améliorer le climat des affaires. Pour le chef de la mission du FMI, Robert York, les résultats macroéconomiques ont été solides en 2010. Le taux de croissance du produit intérieur brut réel a dépassé 7%, l’inflation est descendue en dessous de 10% pour la première fois depuis plusieurs années et la situation extérieure s’est améliorée.
Les défis
L’actuelle conjoncture économique mondiale soulève cette année d’importants défis pour le gouvernement, qui pourraient être exacerbés par les élections nationales prévues pour le mois de novembre. La montée des cours mondiaux des produits alimentaires et énergétiques risquent d’exercer des tensions sur la gestion économique et exigera des autorités une vigilance afin de préserver les récents acquis dans la consolidation de la stabilité macroéconomique.
Recommandations
Evoquant l’activité économique en 2011, le chef de mission du FMI a indiqué qu’elle maintient un rythme robuste, appuyée par la rigueur continue du secteur minier, du BTP et des services, mais l’inflation pourrait également s’accélérer. Pour lui, les grands axes macroéconomiques devraient être maintenus pour 2011 afin d’atténuer les risques du renchérissement des produits alimentaires et énergétiques et de préserver la situation budgétaire.
La Banque centrale du Congo pourrait tolérer l’impact initial de ces renchérissements sur le niveau des prix mais elle devra veiller à ce que leurs effets de second tour ne mettent pas en péril l’objectif à moyen terme d’un taux d’inflation à un seul chiffre. Par ailleurs, un niveau d’appuis budgétaires supérieur aux prévisions et une légère réduction de l’accumulation programmée des dépôts de l’Etat devraient contribuer à dégager l’espace budgétaire nécessaire pour financer davantage de dépenses pro-pauvres tout en évitant que l’Etat ait recours au financement de la Banque centrale.
Les entretiens ont aussi porté sur la maîtrise des risques budgétaires, notamment en accélérant les réformes structurelles pour accroître les recettes intérieures, et les modalités d’une répercussion modeste du renchérissement des cours mondiaux du brut sur les prix intérieurs des carburants. Le renforcement de la gouvernance et de la transparence fait également partie du dialogue courant avec les autorités congolaises.
Il s’agit des efforts que les autorités congolaises devraient déployer pour réformer la gestion des finances publiques, renforcer l’indépendance et l’efficacité de la Banque centrale et améliorer le climat des affaires, notamment dans les industries extractives, la source du potentiel de croissance de la RDC à long terme. Le ministre des Finances, Augustin Matata Ponyo a pour sa part, réaffirmé la détermination du gouvernement à respecter tous ses engagements envers les partenaires au développement dont notamment le Fonds monétaire international.