Tôt le matin dans cette ville portuaire, les travailleurs se sont rendus à leurs postes de travail comme à l’ordinaire, le transport interurbain a fonctionné normalement, les formations médicales et les écoles ont ouvert leurs portes, le secteur du commerce était au rendez-vous avec ses marchés dans les différents coins de la ville et l’ouverture des magasins au centre ville.
Un fonctionnaire de l’administration publique, qui a requis l’anonymat, a qualifié d’irrationnelle et d’irréalisable la proposition de grève illimitée lancée par M. Tshisekedi. Selon lui, le Congolais vit au jour le jour. « L’inviter à rester à la maison jusqu’à une date inconnue est une condamnation à mort », a ironisé ce fonctionnaire.
Un agent d’une entreprise privée joint également par l’ACP s’est dit inquiet de cette prise de position du leader de l’UDPS qui, selon lui, « a oublié que l’économie mondiale est en pleine récession et que la RDC n’est pas en reste », avec une vulnérabilité telle que ses indicateurs micro et macro-économiques sont au rouge. Présentement, a-t-il dit, il serait absurde de voir un vieux politicien de la trempe de M. Tshisekedi appeler la population à la démobilisation, en lieu et place de trouver d’autres stratégies de pression pour exprimer ses revendications.
En dépit de sa réserve vis-à-vis du gouvernement en place, pour l’avoir manifesté en 2006 et tout dernièrement avec la consultation politique de novembre dernier, la population de Matadi est demeurée néanmoins constante dans son hostilité aux mesures de rétorsion économique, notamment pour avoir refusé d’adhérer au plan des pillages à répétition du tissu économique du pays durant depuis la 2ème république. Matadi était en effet la seule ville de la république à avoir enregistré un seul pillage, pendant que d’autres entités en avaient connu plus de cinq, comme la cité de Mbanza-Ngungu.
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