Devant la presse dans la capitale du Nord-Kivu, Lambert Mende a dénoncé des faits «accablants», faisant état de recrutement, préparation et déploiement à partir du Rwanda des «éléments rwandais estimés entre 200 à 300 hommes». Ceux-ci ont combattu dans les rangs des mutins du M23, selon la même source.
Il a été également été constaté une augmentation de la puissance en armement du M23 dès son arrivée dans le triangle Runyoni-Chanzu et Mbuzi à la frontalière entre la RDC et le Rwanda. Pourtant, les mutins avaient abandonné dans leur fuite tout leur armement, soit 38 tonnes récupérées par les FARDC dans le Masisi, a poursuivi le porte-parole du Gouvernement.
Pour Lambert Mende, ces faits menacent la paix dans la région:
«Ces éléments d’information précis, détaillés, vérifiés et contre-vérifiés viennent des sources propres du Gouvernement. Ils soulèvent un problème sérieux à résoudre d’urgence dans la synergie entre Etats de la région des Grands-Lacs dans leur lutte contre les forces négatives [groupes armés].»
Un rapport de Human Rights Watch (HRW) a, en effet, confirmé ces informations sur la présence de Rwandais recrutés au Rwanda. Selon cette ONG, le général mutin Bosco Ntaganda (recherché par Cour pénale internationale, CPI, pour cimes de guerre, crimes contre l’humanité) avait reçu le soutien de responsables militaires rwandais. Ces derniers l’avaient approvisionné en armes et munitions et lui avaient fourni 200 à 300 recrues venues du Rwanda, dont des civils enrôlés de force et des mineurs, a indiqué le même rapport.
Kigali avait, pour sa part, nié tout implication dans ce qui se passe dans l’Est de la RDC.
Lambert Mende s’est exprimé ainsi à l’issue d’une mission de travail du Premier ministre Matata Mponyo au Nord-Kivu, où ce dernier était arrivé le jeudi 7 juin en compagnie de onze ministres de son gouvernement. Sa mission a consisté à évaluer la situation sécuritaire dans la province, marquée par des affrontements récurrents entre l’armée régulière et les forces rebelles. Ces affrontements ont entrainé un déplacement massif des populations locales.
A travers la même communication, le gouvernement congolais a exprimé sa satisfaction pour l’appui technique de la Monusco aux FARDC et la protection des populations civiles dans les zones de combats.