La Mission indique qu'elle désarmera ces individus afin d'imposer une zone de sécurité pour protéger la région densément peuplée deGoma et Saké.
Plus d'un million de civils vivent en effet dans la région relativement étroite de Goma et Saké, ainsi que le long de la route qui relie ces deux localités où sont installés, entre autres, les camps des déplacés de Mugunga qui abritent provisoirement environ 70.000 personnes déplacées par le conflit.
Depuis la mi-mai, cette région a connu des attaques répétées menées par le M23 contre les positions des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), dans une tentative apparente de progresser sur Goma et Saké. Lors de ces attaques, dont la toute dernière a commencé le 14 juillet dernier, le M23 a tiré indistinctement, y compris à partir d'armes lourdes, faisant des victimes parmi les civils.
Les installations de l'ONU ont également été prises pour cible par le M23, poursuit la Mission, qui indique que ces menaces indirectes seront repoussées hors du territoire de Goma par la zone de sécurité, qui pourra être élargie et reproduite ailleurs, le cas échéant.
Compte tenu du risque élevé que ces attaques font peser sur la population civile de la région de Goma et Saké, la MONUSCO affirme qu'elle appuiera les FARDC dans leurs efforts d'établir une zone de sécurité à Goma et dans les localités situées au nord de la ville.
À compter de mardi 30 juillet à 16 heures (heure de Goma), un délai de 48 heures sera accordé à toute personne dans la région ne faisant pas partie des forces de sécurité nationales pour rendre son arme dans une base de la MONUSCO, explique la Mission.
Dépassé jeudi 1er août à 16 heures, lesdites personnes seront considérées comme une menace imminente de violence physique à la population civile, et la MONUSCO prendra toutes les mesures nécessaires, y compris l'usage de la force, pour les désarmer conformément au mandat et aux règles d'engagement de la Mission.
«J'aimerais féliciter les FARDC pour leurs actions au cours des dernières semaines », a affirmé le Lieutenant général Carlos Alberto dos Santos Cruz, Commandant de la Force de la MONUSCO. « Néanmoins, Goma et Saké restent très vulnérables et nous devons empêcher tous les éléments négatifs de continuer de poser un risque pour les civils de cette région », a-t-il poursuivi.
« Nous continuons d'appeler toutes les parties à trouver une solution politique au conflit actuel comme prévu par l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région », a pour sa part déclaré Moustapha Soumaré, le Chef par intérim de la MONUSCO. « En attendant, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger les civils contre la menace posée par tout groupe armé», a-t-il dit.
Cette opération qui vise à imposer une zone de sécurité sera constituée pour la première fois des éléments de la Brigade d'intervention de la MONUSCO - autorisée par la résolution 2098 du Conseil de sécurité - qui travailleront conjointement avec la Brigade du Nord-Kivu de la Mission.
Le 30 juillet, lors d'un débat public du Conseil de sécurité sur la situation dans la région des Grands Lacs, le Secrétaire général avait dit sa préoccupation devant les hostilités actuelles entre le M23 et les FARDC, tout en soulignant que les espoirs étaient grands de voir la fin de la violence cyclique et à grande échelle qui a ravagé l'est de la RDC au cours des 20 dernières années.