Au cours du conseil des ministres du lundi 9 juin, quatre nouveaux projets de loi ont été adoptés, dont celui relatif à la révision de certains articles de la Constitution. Les autres textes portent sur le processus électoral. Selon le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, ce réaménagement permettra de doter chaque niveau d’élections de dispositions légales particulières afin de faciliter leur organisation.
Bruno Mavungu, le secrétaire général de l’UDPS, estime qu’il faudrait plutôt trouver une loi électorale qui obéit à la constitution actuelle.
« C’est cet exercice là qu’il faut faire », affirme-t-il.
Sinon, prévient-il, tout le monde voudra changer la constitution quand elle ne lui plaît pas.
« Il ne faut pas qu’une seule personne se mette dans son coin et puisse réviser parce que ça ne l’intéresse pas », explique-t-il.
« Procès d’intention »
Le porte-parole de la Majorité présidentielle, Luzanga Shamandevu, affirme que la révision constitutionnelle souhaitée par le gouvernement ne concerne que quelques articles « inadaptés ».
« Il y a des articles, des dispositions dans cette constitution qui ne s’adaptent plus avec l’évolution de notre pays. Il faut réviser. C’est la même constitution qui a prévu le mécanisme de sa propre révision », explique-t-il avant de préciser que les projets de loi du gouvernement seront débattus au Parlement.
L’annonce de cette révision de la constitution intervient alors qu’un débat houleux a lieu dans la classe politique autour d’un des «articles intangibles» de cette constitution. L’article 220 par exemple ne permet pas à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat.
Interrogé sur les craintes des opposants sur la volonté du chef de l’État de changer la constitution pour rester au pouvoir, Luzanga Shamandevu parle d’un procès d’intention.
« Ce sont des procès d’intention. Le moment venu, si réellement le problème se posait, croyez-moi la majorité s’assumera. Mais pour l’instant ce n’est pas dans la tête de la majorité moins encore dans la tête de l’autorité morale de la Majorité présidentielle », soutient-il.