La journée se termine avec un bilan provisoire d'au moins 11 morts dans plusieurs localités et près de 200 arrestations dans la capitale, Kinshasa, qui a passé une longue journée de 45ème anniversaire de son indépendance en raison du climat de tension dû au report des élections - initialement prévues le 30 juin - et au prolongement de la transition politique issue des accords de paix de 2002.
Les forces de l'ordre, militaires et police, présents en masse dans toutes les villes ont empêché presque partout les manifestations des partisans du parti d'opposition UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) qui voulaient protester contre ce retard.
La mission des Nations Unies, la Monuc, était elle aussi déployée dans la capitale.
Les cortèges qui devaient se rassembler devant le Parlement pour désavouer le gouvernement de transition, qui compte des protagonistes du conflit de 1998-2003, se sont heurtés aux forces de l'ordre dans plusieurs points de la ville.
Le bilan serait de 4 morts et plusieurs blessés.
Une tentative de manifestation a été réprimée dans le sang à Cikapa, dans la province diamantifère du Kasaï occidental, où 5 personnes faisant partie d'un groupe qui voulait manifester auraient été tuées, rapportent des sources de la MISNA et la Monuc, qui ajoute 15 blessés dont 5 grièvement, outre une quarantaine d'arrestations.
Des incidents ont été signalés à Mweka, dans le Kasaï, mais aucun bilan n'est disponible.
À Mbuji Mayi, dans le Kasaï oriental, deux prisonniers auraient été tués par la police.
Des sources de la MISNA sur place rapportent que toute tentative de manifestation a été dispersée et que le gouverneur de la province a publié un arrêté demandant à la population de rester chez elle de ce soir, 20 h 00, à demain 14 h 00.
Un jeune homme de 20 ans y avait été tué hier en fin de journée alors qu'il se trouvait avec un groupe de protestataires, dont quelques-uns ont été blessés.
Hier soir, durant son discours à la nation prononcé pour le 45ème anniversaire de l'indépendance, le jeune président Joseph Kabila a déclaré que "chaque fois que le peuple congolais se rapproche de ce moment historique pour choisir librement ses représentants, il surgit toujours quelques acteurs politiques qui retardent le processus électoral", une accusation qu'une partie de l'opinion publique locale a cherché aujourd'hui à retourner contre le président et les dirigeants de son gouvernement.