Le gouvernement congolais a annoncé hier une série de mesures politiques, militaires et sociales qui devraient consentir une meilleure gestion de la transition dans les 12 mois à venir, avant que ne soient organisées les premières élections démocratiques de l'histoire du pays, qui à ce stade semblent devoir se tenir en juin 2006. Au terme d'un séminaire gouvernemental qui avait débuté le 10 juin dernier, le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila est intervenu au palais du ministère des Affaires étrangères de Kinshasa en présentant la liste des mesures qui seront prises dans les prochaines semaines. Après avoir exhorté toutes les parties en présence à "respecter scrupuleusement le programme d'action gouvernemental, Kabila à invité les acteurs politiques du pays à poursuivre et "accélérer" le processus électoral en cours afin d'arriver aux élections générales du 30 juin 2006, dans les délais strictement prévus par la Constitution. Le président a ensuite invité les parties en présence à abréger les délais de l'intégration des divers groupes armés au sein de la nouvelle armée et de la nouvelle police du pays et a concédé 10 jours aux organismes compétents pour présenter une liste des autorités locales de niveau intermédiaire et inférieur afin de compléter l'organisation des cadres dirigeants des administrations décentralisées des régions, provinces et communes. Parmi les réformes signalées figurent aussi celles relatives aux dirigeants des entreprises étatiques et aux ambassadeurs à l'étranger, jusqu'ici tous nommés par le président Kabila, qui devront tous être remplacés en tenant compte des diverses composantes du gouvernement d'unité nationale qui, sur la base des accords de paix, implique les principaux protagonistes du conflit. M. Kabila a ensuite demandé le paiement des salaires des fonctionnaires du secteur public, militaires et policiers inclus, qui devraient également bénéficier dans un bref délai d'une réévaluation de leur salaire. Le président congolais a enfin touché un des points les plus délicats - sans doute un des principaux obstacles au déroulement d'élections nationales dignes de ce nom - à savoir le désarmement immédiat des groupes encore actifs dans l'est du pays, en Ituri comme dans le Sud et Nord Kivu, les provinces situées le long des frontières avec l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi. La Mission de l'Onu au Congo (Monuc), le Comité international d'accompagnement de la transition (Ciat) et l'Union européenne ont exhorté les institutions congolaises à se comporter de façon plus responsable que par le passé. En effet, nombre d'observateurs se sont demandés pour quel motif des mesures comme celles annoncées hier n'ont pas été prises dès le début de la transition, il y a deux ans.