BUNIA, le 13 juillet (IRIN) - L'armée congolaise a repris mardi dernier le contrôle de Nyamilima, un des trois villages tombés aux mains des rebelles locaux et rwandais d'origine hutue, en République démocratique du Congo (RDC).
« Nous avons réussi à mettre les assaillants en déroute », a déclaré mardi le colonel Janvier Mayanga, commandant de la 12e brigade de l'armée congolaise, basée à Rutshuru.
Néanmoins, les forces nationales doivent encore reprendre le contrôle des villages de Nyakakoma et d'Ishasha, détenus par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et deux bataillons de la milice Maï Maï. Ces villages se trouvent près de Nyamilima, à 150 km au nord-ouest de Goma, la capitale de la province du Nord Kivu.
Selon le colonel Mayanga, l'armée devrait reconquérir Nyakakoma et Ishasha dans les prochains jours. Les rebelles se sont emparés lundi des trois villages, qui étaient sous le contrôle d'un bataillon de la 12e brigade.
Toujours d'après Mayanga, quatre soldats de l'armée auraient été blessés et 12 rebelles des FDLR auraient été tués à Nyamilima. Des observateurs militaires de l'ONU ont cependant affirmé avoir vu un soldat des forces gouvernementales mort.
Une représentante d'une organisation de la société civile, qui a requis l'anonymat, a indiqué que les combats se poursuivaient mardi, près de Nyakakoma et Ishasha. Elle a en outre affirmé que plusieurs civils avaient vu leur domicile incendié et pillé par des éléments de chacune des forces présentes. Par ailleurs, elle déplore la fuite de plusieurs milliers d'habitants vers le parc national de Virunga, au Nord Kivu, ou vers l'Ouganda.
En juin dernier, les FDLR ont combattu les forces gouvernementales à Miriki, un village situé à 180 km au nord de Goma. Depuis le 4 juillet, l'armée, soutenue par des soldats pakistanais et guatémaltèques, a lancé une offensive contre des rebelles dans plusieurs localités de la province voisine du Sud Kivu, où les rebelles sont accusés d'assassiner des civils.
Le 28 juin, le président congolais Joseph Kabila a déclaré aux diplomates à Kinshasa, la capitale de la RDC, qu'il avait ordonné à l'armée de commencer le désarmement de milliers de rebelles étrangers dans l'est du pays.
Les FDLR avaient déclaré en mars qu'ils rendraient les armes et retourneraient au Rwanda. À ce jour, rien n'a été fait en ce sens. Les FDLR sont présents dans l'est de la RDC depuis 1994, après avoir été défaits par le gouvernement au pouvoir à Kigali. La présence de ces milices a été une source de tension entre Kigali et Kinshasa. Certains chefs rebelles auraient en effet orchestré le massacre de quelque 937 000 Tutsis et Hutus politiquement modérés lors du génocide rwandais de 1994.