Deux mandats d'arrêt internationaux ont été émis à l'encontre des deux anciens chefs militaires insurgés, le général Laurent Nkunda Botware et le colonel Jules Mutebusi, qui guidèrent entre fin mai et début juin 2004 une mutinerie de soldats dans la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, dans l'est de la République Démocratique du Congo (Rdc). Les mandats ont été émis mercredi mais la presse n'en a été informée qu'hier, rapporte ce matin radio Okapi, la radio de la Monuc (Mission des nations Unies en Rdc). La radio-télévision nationale a en outre annoncé hier que le général Nkunda avait été révoqué de l'armée nationale congolaise, par décret signé de la main du président Joseph Kabila. Selon les termes du mandat, les deux chefs insurgés sont accusés d'avoir guidé un mouvement insurrectionnel, de crimes de guerre et contre l'humanité. Selon un porte-parole des Forces armées, le colonel Mutebusi se trouverait actuellement en territoire rwandais et il n'y a pas de certitude que si Laurent Nkunda se trouve en territoire congolais. En vertu des mandats d'arrêt internationaux, les autorités des pays dans lesquels les deux recherchés se trouveraient sont tenues à procéder à leur arrestation et à les livrer aux autorités congolaises. Fin août, un quotidien congolais avait publié une lettre du général Nkunda menaçant d'envahir de nouveau l'est congolais pour y "ramener la paix" et aider les banyamulenge', la population congolaise d'origine rwandaise qui vit dans la région du Kivu. Laurent Nkunda et Jules Mutebusi sont issus des rangs du Rcd-Goma, le mouvement rebelle pro-rwandais actif dans l'est congolais durant la guerre de 1998-2003.