Le 50ème anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo, célébré avec faste à Kinshasa en présence de deux rois et de 13 chefs d’Etat africains auxquels s’est joint le secrétaire général de l’ONU, projette de « cinquante prochaines années meilleures ». Pour y parvenir, le président Joseph Kabila a appelé les Congolais à tourner « le regard vers le centenaire ».
« Tournons le regard vers le Centenaire », a exhorté le président de la République dans son message à la nation, le mercredi 30 juin 2010 sur la Place du cinquantenaire avant le défilé militaire et civil organisé sur le boulevard Triomphal. « Au moment où nous franchissons l’étape du Cinquantenaire et tournons le regard vers le Centenaire, notre devoir c’est de tout mettre en œuvre pour que les cinquante prochaines années soient à tous égards meilleures que les dernières », a déclaré Joseph Kabila Kabange.
En effet, son « ambition est que la Rdc devienne un havre de paix au cœur de l’Afrique et une force de stabilisation de la région des Grands Lacs, la paix pour le Congo certes, mais aussi pour tous les pays qui nous entourent ».
« Une autre ambition est celle de devenir une puissance économique au cœur de l’Afrique, un centre d’impulsion de la croissance régionale, avec comme préoccupation constante, le bien-être du Congolais », a-t-il ajouté.
Il a promis que « les efforts déjà engagés seront poursuivis avec comme objectif d’affermir davantage la paix et consolider la démocratie ainsi que de rendre effective la décentralisation et surtout d’organiser dans le délai les deuxièmes élections générales, de mener à terme la réforme de l’armée, de la police, des services de sécurité et de la justice, d’entretenir la confiance et la cohabitation pacifique aujourd’hui rétablie avec tous les pays voisins, de développer enfin la coopération et l’intégration régionale».
Il fonde son optimisme sur le fait que « « notre environnement physique est en train de se transformer avec les travaux d’une ampleur jamais connue et dont le rythme d’exécution démontre que nous sommes conscients de l’urgence à rattraper le retard accumulé ».
« Nous attendons donc poursuivre et accélérer encore ce rythme de modernisation des infrastructures sur toute l’étendue du territoire nationale », a assuré le chef de l’Etat.
Aux investisseurs nationaux et étrangers, il a demandé qu’ils « se rassurent quant à notre volonté d’entretenir avec le secteur privé, un partenariat meilleur dans le respect des lois de la République ». Toutefois, il a mis en garde contre « toute exploitation illégale de nos richesses (qui) sera rigoureusement combattue ».
UN CINQUANTENAIRE D’« EVALUATION »
Affirmant que « seule l’unité peut procurer le bonheur au peuple congolais », le président Joseph Kabila a estimé que le Cinquantenaire de l’indépendance de la RDC est « un moment particulier d’évaluation en vue d’un nouveau départ » et « pas un anniversaire ordinaire ».
En 50 ans, la RDC a connu des « victoires remarquables », parmi lesquelles la préservation de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, le rétablissement de la paix à l’intérieur du pays et avec les pays voisins, la réconciliation nationale, l’instauration du multipartisme politique et syndical, la libéralisation des médias et de l’économie, la tenue des élections libres transparentes et démocratiques, l’instauration de la démocratie « quoique jeune au pays mais réelle et vivante ».
« Certes, le pays a connu quelques défaites regrettables, notamment en matière de développement, de progrès social et des droits humains. Cependant, comme Nation et comme peuple, nous sommes, quoique à des degrés divers, collectivement responsables de cette relative insuffisance de performance », a relevé le chef de l’Etat.
A l’analyse, il est d’avis qu’« indiscutablement, la conscience nationale se manifeste déjà et que lentement, mais surement, le Congo se redresse, tel un géant qui se réveille après un sommeil profond ».
Et, il en veut pour preuves, la stabilité des institutions, la solidité de l’économie, les perspectives d’un développement durable, la fin de la crise de légitimité à la suite des élections générales de 2006, le recours préférentiel au dialogue et à la justice pour la prévention des règlements des comptes.
Il a également évoqué la stabilité économique, macroéconomique avérée, avec un taux de croissance supérieur à la moyenne, le démarrage effectif de la reconstruction du pays avec l’exécution des chantiers multiples. Mais, tout cela n’est possible que grâce à Dieu Tout-Puissant que Joseph Kabila a remercié pour les « dons précieux » qu’il a donnés à la RDC (ressources naturelles incommensurables, ndlr).
A propos de la « révolution morale » qu’il a décrétée, les représentants des églises ont - peu avant le discours présidentiel – exhorté les Congolais à « taire les rancoeurs et les rancunes », affirmant venu le « temps du changement radical des mentalités ».
Le couple présidentiel, les personnalités étrangères invitées pour la circonstance, les autorités congolaises et des milliers de Kinois ont ensuite assisté durant plus de deux heures au défilé militaire et civil sur le boulevard Triomphal, en face du Palais du peuple (Lire aussi « Joseph Kabila rend hommage aux pères de l’indépendance et à ses prédécesseurs » en p.3).