Arrestations des agents, mise à sac des installations minières, coups de feu en l’air, voilà le tableau peu reluisant qui illustre la situation qui prévaut depuis hier dans la localité de Sakania, à la frontière avec la Zambie voisine. Tout est parti des revendications des agents et travailleurs de la société Frontier Sprl, une filiale du géant minier First Quantum Mining au sujet de leurs décomptes finals à la suite de la fermeture de leurs usines et du départ précipité de hauts responsables expatriés vers d’autres cieux.
Des manifestations avaient éclaté depuis une semaine à travers les différentes cités de cette localité dès l’annonce du départ des hauts responsables de cette société minière. Il semble que de fil en aiguille et face au silence des autorités administratives et politiques tant locales que centrales, les agents et travailleurs de cette société minière ont fini par se résoudre à passer à la vitesse supérieure.
Ce qui n’a pas été du goût des forces de l’ordre qui sont entrées en danse d’où le dérapage qui s’en est suivi. La localité de Sakania a été réveillée hier par des coups de feu tirés dans tous les sens, provoquant une panique généralisée à travers les différents quartiers de cette parie du territoire national située juste à la frontière Sud du pays.
Selon des sources généralement bien informées, la débandade a été telle que en une dizaine des minutes, des quartiers proches des installations minières de Sakania se sont vidés de leurs habitants. On signale ainsi des scènes de pillage par ci par là, des habitations des agents de cadres et autres familles situées dans les quartiers les plus huppés, la mise à sac des installations minières au niveau des usines et des magasins de stockage des minerais, la cannibalisation des véhicules et engins miniers. De sorte que des matériaux électroniques tels les fers à souder, les tours portables etc. se sont retrouvés depuis le week-end dernier en vente dans les rues des différents quartiers de la localité de Sakania.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase semble provenir de la décision arrêtée par les responsables de la société SODIMICO de déloger les agents et travailleurs de Frontier Sprl des camps où ils étaient logés au profit de ses propres agents. Non seulement ces camps avaient été construits par la société FRONTIER Sprl pour y loger ses agents mais en plus jusque là ces derniers n’ont pas encore touché leurs décomptes finals. Il s’en est suivi une « guerre des pierres et autres projectiles tranchants » entre les agents de FRONTIER Sprl et les gardes miniers de la SODIMICO qui s’est soldée par un blessé grave dans les rangs de ces derniers.
Toujours selon les mêmes sources, « on n’a pas permis aux agents de FRONTIR Sprl de récupérer leurs biens mobiliers et suite à ces coups de feu, un grand nombre d’entre eux a trouvé refuge dans des villages voisins de la Zambie ». La tension est si vive que l’envoyé spécial du gouvernement provincial et originaire de ce coin, Me MUMBA Gama Barthélemy, ministre de l’Agriculture, Pêche et Forêt, est retourné bredouille à Lubumbashi sans avoir calmé les esprits.
Le danger le plus menaçant sur le plan social et politique serait la coupure du courant électrique sur le By Pass créé sur la ligne d’exportation de la Snel à la Zambie. Cette ligne serait une propriété de la Zambie voisine et c’est ce qui a provoqué l’arrêt des activités au niveau des usines et des camps ainsi que d’autres habitations de Sakania. On espère que des tractations seraient vite entamées entre les autorités politiques des deux pays pour le rétablissement du courant électrique. En attendant, tout est à l’arrêt suite à la boulimie d’une catégorie des compatriotes disposant des appuis dans le fameux gouvernement parallèle. Affaire à suivre.