Présidée par le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, le Conseil supérieur de la défense s’est penché, hier lundi 28 février, sur la situation qui a prévalu à Kinshasa dimanche dernier en début d’après-midi. L’on sait d’ores et déjà que des arrestations – une trentaine, selon des sources officielles – ont eu lieu dans différents services, tant de l’armée que de la sécurité. Des investigations se poursuivent pour faire toute la lumière sur ce grave incident, rapporte, pour sa part, la presse présidentielle. Décidément, des têtes vont tomber.
48 heures après l’attaque armée par un groupe d’assaillants, non autrement identifiés, de la résidence du chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, l’on est encore loin de comprendre ce qui s’est réellement passé dimanche en début d’après-midi dans le secteur abritant la résidence du chef de l’Etat.
Hier lundi 28 février, le Conseil supérieur de la défense s’est, autour du président de la République, penché sur le sujet. Des décisions, il y en a eu sûrement à l’issue des échanges. Sans en révéler la teneur, le Conseil a dit poursuivre les investigations en accroissant notamment les mesures de sécurité en vue de garantir spécialement la tenue du prochain scrutin électoral.
Mais déjà, l’on signale des arrestations – une trentaine, selon diverses sources – dans le rang des forces armées et des services de sécurité.
Selon l’AFP, qui cite le ministre de la Communication et des Médias, « plus d’une trentaine » de personnes seraient déjà aux arrêts, « dont 16 dimanche et plus dans la nuit de dimanche à lundi ».
La même source, qui cite à ce propos des sources onusiennes, la tentative de coup de force de dimanche à Kinshasa a mobilisé une centaine d’hommes qui ont mené un assaut simultané en deux points de la capitale congolaise : la résidence présidentielle de la Gombe et le camp militaire logistique de Kokolo, dans le quartier Lingwala, juste en face du siège de la télévision nationale, RTNC. Ainsi, pense-t-elle, « loin d’être une attaque désespérée et peu organisée, l’assaut ressemble plutôt à une offensive de grande ampleur ».
Avec les arrestations, la lumière devait donc être faite dans les tout prochains jours sur ce qui s’est réellement passé le dimanche 27 février 2011 autour de la résidence du chef de l’Etat.
LA MACHINE JUDICIAIRE EN MARCHE
Selon la presse présidentielle, le Procureur général de la République s’est déjà saisi du dossier pour approfondir les investigations. « Tout naturellement, le procureur général de la République s'est saisi du dossier, et c'est à l'issue des investigations que l'on pourra connaître les motivations de ce qui s'apparente bien à une entreprise de déstabilisation de l'ordre institutionnel », note-t-elle.
Pour sa part, le Conseil supérieur de la défense, qui s’est penché essentiellement sur « la situation relative à l’attaque de la résidence du chef de l’Etat, des sièges des autres institutions et des installations de la base logistique centrale des forces armées », a, après avoir salué la bravoure des forces armées, de la Police nationale et des services de sécurité, annoncé avoir pris un « train de mesures » afin « d’accroître davantage la sécurité ».
Pour le Conseil, ces mesures sont destinées à « assurer davantage le déroulement normal des élections ainsi que le développement de notre pays (Ndlr : la RDC) ».
Les prochains jours réservent donc bien des surprises. Avec l’implication du PGR, et déjà des arrestations dans différents services stratégiques du pays, l’ont devait enfin savoir ce qui s’est réellement passé le dimanche 27 février 2011 autour de la résidence du chef de l’Etat et dans l’enceinte du camp Kokolo.
Ci-dessous, le communiqué du Conseil supérieur de la défense, rendu par le ministre de la Défense et des Anciens combattants.
Communiqué de presse du Conseil supérieur de la défense
1. Le Président de la République, chef de l’Etat et commandant suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo et de la Police nationale congolaise, et président du Conseil supérieur de la défense, son excellence Monsieur Joseph Kabila Kabange, a présidé, à ses bureaux situés en sa résidence de GLM, ce lundi 28 février 2011, une réunion extraordinaire du Conseil supérieur de la défense, regroupant autour de lui :
- le Premier ministre, chef du gouvernement Monsieur Muzito Adolphe ;
- Monsieur Lumanu Bwana Nsefu Adolphe, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité ;
- Monsieur Mwando Nsimba Charles, ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants ;
- Monsieur Thambwe Mwamba Alexis, ministre des Affaires étrangères
- Le lieutenant-général Etumba Didier, chef d’état-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo ;
- L’inspecteur divisionnaire adjoint Bisengimana Charles, inspecteur général de la Police nationale congolaise, ad intérim ;
- Le général-major Massamba Mussungu, chef d’état-major de la force aérienne ;
• Le général de brigade Mbala Célestin, chef d’état-major particulier du président de la République, ad intérim.
Invités :
- Monsieur Beya Siku Gustave, directeur de cabinet du président de la République ;
- Monsieur Pierre Lumbi, conseiller spécial en matière de sécurité du président de la République
- Monsieur Darwezi, l’administrateur général de l’ANR ;
- Monsieur Beya, directeur général de la DGM.
- Le général de Brigade Kitenge Tundwa, chef d’état-major de renseignements militaires ;
- L’inspecteur divisionnaire adjoint Unyon Vakpa, directeur de renseignements et services spéciaux de la Police nationale congolaise
- Monsieur Kimbuta Yango, gouverneur de la ville de Kinshasa
- Le général de Brigade Banze Lubundji, commandant de la Garde républicaine.
2. - Un seul point a figuré à l’ordre du jour, à savoir la situation relative à l’attaque de la résidence du chef de l’Etat, des sièges des autres institutions et des installations de la base logistique centrale des forces armées.
- Le Conseil rappelle à l’opinion qu’un groupe armé a tenté ce dimanche 27 février 2011 en début d’après-midi de troubler l’ordre public en attaquant la résidence officielle du président de la République, les sièges des autres institutions et la base logistique centrale des forces armées.
- Nos forces de sécurité les ont maîtrisés faisant des morts et des capturés parmi eux.
- Le Conseil tient à adresser ses sincères félicitations aux éléments des forces armées, de la Police nationale et des services de sécurité qui ont fait montre d’efficacité contre ces assaillants
- Le Conseil a noté avec satisfaction le calme observé par notre population qui continué à vaquer à ses occupations en toute quiétude et l’appelle à la vigilance.
- Tout un train de mesures a été pris afin d’accroître davantage la sécurité, en vue d’assurer le déroulement normal des élections ainsi que le développement de notre pays.
Fait à Kinshasa, le 28 février 2011
Pour le Conseil Supérieur de la Défense
Charles Mwando Nsimba
Ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants