Ecroué à La Haye depuis 2006, le fondateur de l'Union des patriotes congolais (UPC) et ex-commandant des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC, branche militaire) qui plaidait non coupable attend la définition de sa peine qui sera fixée à une date ultérieure pas encore déterminée par la Cour.
« L'accusation requiert de la part de la chambre qu'elle impose une peine de 30 ans de prison », a-t-il déclaré lors de l’audience publique. Il a souligné que «l’enrôlement des enfants est un des crimes les plus graves préoccupant la communauté internationale (et que) la peine infligée par la Cour pénale internationale confirmera la gravité de ce crime ».
Cette peine maximale requise « pourrait aller jusqu'à une peine de réclusion à perpétuité si les juges estiment que les crimes commis étaient d'une +extrême gravité+ », selon des criminologues.
Avant de prononcer le verdict, la CPI va entendre deux personnes que Thomas Lubanga tient à faire témoigner deux personnes par vidéo depuis la RDC. « A travers ces témoins, son objectif est de convaincre les juges afin d'obtenir une peine plus légère », rapporte la presse internationale.
Le premier organisé par la CPI, le procès de Thomas Lubanga avait été ouvert le 26 janvier 2009 et achevé le 26 août 2011. «La chambre a conclu à l'unanimité que l'accusation a prouvé au-delà de tout doute raisonnable que Thomas Lubanga est coupable d'enrôlement d'enfants de moins de quinze ans», avait déclaré le 14 mars le juge britannique Adrian Fulford.
«C'est un signal très fort que l'impunité n'existe pas, une transition très importante », avait commenté Géraldine Mattioli de Human Rights Watch, estimant que Thomas Lubanga n'a de fait jamais été qu'un «petit poisson» du conflit qui a ravagé la RDC.
«Les affrontements interethniques et les violences entre milices pour le contrôle des mines d'or et d'autres ressources naturelles dans cette région du Nord-est de la RDC ont provoqué la mort de 60 000 personnes depuis 1999 », renseignent des ONG humanitaire.